En plein mouvement des « gilets jaunes » en Israël, le prix du pain augmente
Peu après que les Israéliens ont convergé vers Tel Aviv pour protester contre le coût de la vie, le ministère des Finances annonce une hausse sur la 'hallah et le pain noir tranché
Le ministère des Finances a obtenu un accord avec les principales boulangeries du pays, pour éviter la hausse de prix sur les pains dont les prix sont contrôlés, sur fond de manifestations contre l’augmentation du coût de la vie en Israël.
Cependant, cet accord permet de faire grimper les prix de la ‘hallah, un pain tressé traditionnellement consommé le Shabbat et les fêtes. Son prix augmentera de 0.19 shekel et le prix de la miche de pain noir tranchée augmentera également de 0.26 shekel.
Dans un communiqué, le ministère a souligné que la hausse de prix ne s’appliquera pas à la plupart des pains, et que ces hausses seraient appliqués sous une « supervision uniforme ».
La semaine dernière, les compagnies boulangères ont demandé la permission au ministère des Finances d’augmenter les prix de cinq types de pains, avec le contrôle du gouvernement, évoquant une hausse de l’index utilisé pour fixer les prix.

Cette annonce survient alors que les Israéliens ont manifesté contre la hausse des prix et du coût de la vie.
Ces dernières semaines, les prix de l’électricité, de l’eau, du gaz, du téléphone, mais aussi de l’alimentation, des assurances, des taxes foncières ont tous augmenté en Israël.
Vendredi, des dizaines d’Israéliens vêtus de gilets jaunes ont convergé vers Tel Aviv pour protester contre la hausse des prix, se faisant l’écho des manifestations qui ébranlent la France depuis plusieurs semaines.
Espérant avoir le même succès qu’en France, et mobiliser le soutien de la population comme lors des manifestations pour la justice sociale en 2011, près de 600 manifestants ont bloqué les intersections sur Azrieli et accusé le gouvernement Netanyahu de « voler » le peuple.
Près de 10 personnes ont été arrêtées pour trouble à l’ordre public et agression sur agent.
De nombreux manifestants ont brandi des panneaux et scandé des slogans contre Netanyahu et le ministre des Finances Moshe Kahlon, qui, en octobre, a approuvé une hausse des retraites pour les anciens fonctionnaires de police. Cette hausse coûtera près de 20 milliards de shekels et a imposé des coupes budgétaires à la quasi-totalité des ministères et des services gouvernementaux.

« Nous descendons dans les rues pour mettre fin à la hausse des prix, pour affaiblir les monopoles et réduire le coût de la vie qui pèse lourdement sur tous les citoyens israéliens. C’est le cœur du problème », a déclaré l’un des organisateurs de la manifestation dans un communiqué.
Tentant d’empêcher que cette manifestation soit récupérée politiquement, les organisateurs ont ajouté que « toute tentative par les politiciens, de gauche ou de droite, de s’approprier la lutte ou ses résultats est vouée à l’échec. Cette lutte appartient au peuple d’Israël, et cela restera ainsi. La responsabilité de changement [de la situation] appartient au gouvernement. »
Mais certains politiciens de l’opposition ont également protesté, notamment le député Meir Cohen (Yesh Atid), qui a accusé le gouvernement de se détacher des citoyens en augmentant les prix de l’électricité en pleine saison hivernale. La députée Pnina Tamano-Shata a déclaré que Netanyahu et Kahlon avaient « échoué ».

Michael Bachner a contribué à cet article.