En pleine houle, les Netanyahu arrivent au milieu de la nuit sur le plateau du Golan
Une manifestation devant la suite du Premier ministre, qui passe à nouveau ses vacances au moshav Neve Ativ malgré les appels des résidents locaux à s’abstenir, est prévue à 16h
Dans une tentative évidente d’éviter les manifestants, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son épouse Sara sont arrivés aux premières heures de lundi dans un hôtel du plateau du Golan, pour une escapade qui avait été programmée.
Le couple ne s’est pas présenté comme prévu dimanche, la police se préparant à une répétition du séjour qu’avait fait le couple au mois d’août, lorsque les manifestations contre la refonte judiciaire et les fermetures de routes avaient entraîné le mécontentement des résidents locaux.
Des policiers, accompagnés d’un canon à eau pour disperser la foule, se sont déployés dans le moshav Neve Ativ, alors que des manifestants arrivaient en amont de la visite attendue dimanche.
Après l’annonce de l’arrivée tardive de Netanyahu, les manifestants ont déclaré lundi qu’ils manifesteraient à 16h devant la « souccah de la démocratie installée en face de la suite de Netanyahu », en référence aux cabanes traditionnelles installées à l’occasion de la fête de Souccot.
Ils ont également accusé le personnel de Netanyahu d’avoir arraché toutes les affiches de protestation à l’intérieur du moshav.
La semaine dernière, après avoir appris que le Premier ministre et son épouse prévoyaient une nouvelle visite, le moshav avait informé les résidents qu’une demande avait été envoyée au couple pour qu’il « annule la visite prévue » à l’hôtel Panda local.
Les Netanyahu ont vraisemblablement rejeté cet appel.
Leur précédent séjour à l’hôtel avait attiré des centaines de manifestants opposés aux projets de refonte judiciaire controversés de la coalition dans cette communauté habituellement tranquille. Cela avait contraint la police à restreindre fortement les mouvements à l’intérieur et à l’extérieur de Neve Ativ, à la consternation des résidents.
Les manifestants seront autorisés à entrer dans le moshav, en coordination avec la police et conformément à une décision de la Haute Cour de justice.
Dimanche, suite à l’absence des Netanyahu, les organisateurs de la manifestation ont déclaré dans un communiqué qu’ils étaient « prêts à faire face à n’importe quel scénario ».
« Que tous les élus qui participent à la destruction de la démocratie le sachent : les citoyens d’Israël, les combattants de la démocratie, seront présents en tout lieu et à tout moment pour protester et mettre en garde contre la destruction que vous êtes en train de mener. Israël ne sera pas une dictature », a indiqué la déclaration.
Le moshav a déclaré que lors du précédent séjour du Premier ministre, les mouvements des résidents avaient été sévèrement limités par le bouclage de la communauté par la police, qui tentait d’éloigner les manifestants, et que la liberté de mouvement et de travail des résidents avait été « gravement affectée ».
« Il est important de souligner que tout scénario perturbera la vie quotidienne du moshav, c’est pourquoi nous essaierons de trouver un équilibre et de réduire les conséquences. Fermer les portes et restreindre les déplacements portera un préjudice énorme à la liberté de circulation et au tourisme. L’ouverture des portes entraînera l’entrée de centaines de manifestants dans la communauté et perturbera la routine », a ajouté le communiqué.
Saisie d’un recours à ce sujet lors de la précédente visite, la Haute Cour avait alors estimé qu’il y avait eu quelques erreurs dans la manière dont la police avait géré les manifestations du mois d’août. Toutefois, les recours déposés contre la conduite de la police avaient été rejetés parce que les manifestants avaient finalement été autorisés à entrer après une impasse de deux jours.
Les manifestants s’opposent au programme largement controversé de refonte du système judiciaire du gouvernement, qui supprimerait de nombreux mécanismes de contrôle de la Haute Cour de justice sur le gouvernement. Le premier grand texte de loi de ce programme a été adopté en juillet, interdisant à la Cour d’annuler les décisions et les nominations du cabinet ou du ministre sur la base du critère juridique du « caractère raisonnable ».
Les manifestations contre le remaniement ont régulièrement visé les membres du gouvernement en protestant et en chahutant devant leur domicile et dans tout le pays à l’occasion d’événements publics et privés.
Des militants avaient également poursuivi Netanyahu lors de son récent voyage aux États-Unis.