En visite dans un port égyptien, Macron exhorte Israël à reprendre l’aide à Gaza
Le président français rencontrera des Palestiniens malades recevant un traitement et des médecins au point de transit clé de l'aide à el-Arish

Le président français Emmanuel Macron s’est rendu mardi dans la ville égyptienne d’el-Arish, un port qui est également un point de transit de premier plan en ce qui concerne les aides à destination de Gaza, afin d’appeler Israël à lever les restrictions sur l’accès de l’assistance humanitaire acheminée vers l’enclave ravagée par la guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023.
Un journaliste de l’AFP a précisé que Macron se trouvait à el-Arish, à 50 kilomètres à l’ouest de la bande de Gaza, en compagnie de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi.
Macron, qui est arrivé au Caire dimanche, a fait savoir qu’il rencontrerait des Palestiniens malades et des professionnels de la santé à el-Arish, un « avant-poste de soutien humanitaire pour la population civile de Gaza ».
Le président français devrait également visiter des entrepôts du Croissant-Rouge et rencontrer des représentants de l’ONU et de différentes organisations humanitaires.
Lors d’une étape symbolique de sa tournée en Égypte, Macron demandera « la réouverture des points de passage pour la livraison de produits humanitaires à Gaza », selon un communiqué de la présidence.
Au Caire, Macron, Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie ont appelé à un « retour immédiat » au cessez-le-feu.
Les trois dirigeants se sont rencontrés lundi pour discuter de la guerre menée contre le Hamas et des efforts humanitaires visant à soulager les souffrances des 2,4 millions de Gazaouis. La grande majorité de la population a été déplacée au moins une fois au cours de la guerre.

Dans un communiqué conjoint publié lundi, les responsables de plusieurs agences onusiennes ont annoncé que de nombreux habitants de Gaza étaient « piégés, bombardés et affamés à nouveau, tandis que, dans les zones de passage, les vivres, les médicaments, le carburant et les abris s’accumulent, tandis que les équipements vitaux restent bloqués » à l’extérieur de l’enclave.
Israël a interrompu l’acheminement des aides à Gaza le 2 mars, dans le but de faire pression sur le Hamas en faveur de la prolongation de la première phase de l’accord de cessez-le-feu qui a ouvert la porte à la remise en liberté des otages – Israël refusant d’entamer des négociations sur les phases ultérieures de l’accord. Le groupe terroriste palestinien, de son côté, a refusé de prolonger la première phase, ce qui aurait permis d’allonger l’arrêt des combats et de libérer d’autres otages.
Face à cette impasse, Israël a repris les combats à Gaza le 18 mars, avec des bombardements aériens massifs, suivis d’une nouvelle opération terrestre.
Alors que l’armée israélienne et le bureau du Premier ministre ont insisté sur le fait qu’Israël ne reprendrait pas les livraisons d’aide tant que le Hamas n’aurait pas accepté ses conditions de cessez-le-feu, un responsable israélien a déclaré lundi au Times of Israel que Tsahal prévoyait de commencer à faciliter l’entrée de l’aide dans la bande de Gaza dans les semaines à venir.
Selon un reportage Ynet, l’armée a « fait comprendre aux dirigeants politiques » qu’ils n’auraient bientôt plus d’autre choix que de reprendre l’approvisionnement en nourriture, en carburant et en médicaments.
La guerre à Gaza avait éclaté après que quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël le 7 octobre 2023, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges, et commis de nombreuses atrocités et en utilisant la violence sexuelle comme arme à grande échelle.
Cinquante-neuf des 251 otages sont toujours en captivité – et 24 sont encore en vie, selon les évaluations faites par les services de renseignement israéliens. Plus de 100 otages avaient été libérés lors d’une trêve d’une semaine au mois de novembre 2023, et lors du récent cessez-le-feu, le Hamas avait relâché 30 otages vivants – 20 civils israéliens, cinq soldates et cinq ressortissants thaïlandais – ainsi que les corps sans vie de huit captifs israéliens tués.
Plus de 50 000 personnes seraient mortes à Gaza depuis le début de la guerre, selon le ministère de la Santé du Hamas. Les chiffres publiés par le groupe terroriste sont invérifiables, et ne font pas de distinction entre civils et terroristes. Israël affirme avoir tué 20 000 terroristes au combat, et 1 600 autres terroristes à l’intérieur du pays le 7 octobre 2023.