Englman exige des mesures pour lutter contre l’exclusion scolaire après le suicide d’une jeune fille
Le contrôleur d'État appelle Yoav Kisch de l’Éducation à remédier aux lacunes des écoles ; la mère d'Adva Weinblum demande si "perdre nos enfants à la guerre ne suffit pas ?"

Le contrôleur de l’État Mayanyahu Englman a exhorté dimanche le ministre de l’Éducation, Yoav Kisch, à prendre des mesures contre l’ostracisme scolaire, une semaine après le suicide d’une jeune fille de 13 ans qui avait été rejetée par ses camarades de classe.
Adva Weinblum s’est jetée dans le vide « vêtue de blanc, comme un ange », après avoir été victime « d’exclusion sociale prolongée de la part de ses camarades pendant des années » et en raison de l’absence de réponse adéquate de son école et de la municipalité, a écrit Englman dans une lettre adressée à Kisch.
Dans un communiqué, le contrôleur de l’État a déclaré qu’il « incombe au ministre de l’Éducation et au système éducatif de remédier à ces défaillances et d’œuvrer à la prévention d’incidents similaires ».
Il a rappelé qu’en 2022, son bureau avait rédigé un rapport sur la protection des mineurs en ligne, qu’il a annexé à sa lettre adressée à Kisch.
Le contrôleur a recommandé à Kisch de former une commission chargée d’enquêter sur les circonstances de la mort de Weinblum et de proposer des mesures de prévention. Il a également demandé au ministre de rencontrer les parents des enfants concernés, y compris la mère d’Adva, Zameret Weinblum Ovadia.
Englman a précisé qu’il s’était rendu dimanche à Akko pour présenter ses condoléances à Zameret Weinblum Ovadia. Selon lui, la mère d’Adva lui a confié qu’elle avait « contacté à plusieurs reprises les autorités scolaires ces dernières années pour demander une aide appropriée pour sa fille, mais qu’elle avait été ignorée et même traitée avec irrespect et manque de professionnalisme ».
Englman, qui dirige également le bureau du médiateur de l’État, a déclaré dans un communiqué que les représentants de cette institution, qui l’accompagnaient lors de sa visite de condoléances, aideraient Mme Weinblum Ovadia ainsi qu’une autre mère présente à déposer des plaintes contre les autorités ayant failli à leur devoir envers leurs enfants.

La seconde mère, dont l’identité n’a pas été révélée et qui est originaire de la région de Haïfa, a réussi à sauver in extremis sa fille d’une tentative de suicide après des années d’exclusion sociale de la part de ses camarades de classe, a rapporté Englman.
Les deux mères, a-t-il ajouté, « ont exprimé, le cœur brisé, une douleur insoutenable et souligné la nécessité d’inscrire la question d’exclusion et de mise à l’écart dans les écoles dans la loi, tout en proposant des recommandations significatives ». Parmi celles-ci figurent l’installation de panneaux d’affichage pour sensibiliser les élèves à ce problème et l’obligation pour les éducateurs d’adopter une approche proactive afin d’identifier et d’accompagner les enfants menacés d’exclusion.
Aux côtés d’Englman, à l’endroit où sa fille est morte, Weinblum Ovadia a lancé une question rhétorique, demandant si « cela ne nous suffit pas de perdre nos enfants a la guerre ? Faut-il maintenant qu’ils rendent leur âme à leur créateur parce que l’école ne se soucie pas de savoir si d’autres élèves les maltraitent ? »
En décembre, la Knesset a signalé qu’environ 4 % des écoliers avaient souffert de rejet par leurs camarades. Les exclusions scolaires seraient environ deux fois plus fréquents dans les écoles arabophones que dans le reste de la population, et toucherait légèrement plus les garçons que les filles.