Enrôlement des Haredim : Pour Elkin, la Knesset doit voter une loi qui a « du mordant »
Sans l'adoption d'un "projet de loi significatif, le modèle de l'armée du peuple s'effondrera complètement », a averti le député Tikva Hadasha

Sans l’adoption d’un « projet de loi significatif » garantissant l’enrôlement des Haredim, « le modèle de l’armée du peuple s’effondrera complètement », a averti mercredi le député Zeev Elkin (Tikva Hadasha) et membre du cabinet du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
S’exprimant lors d’une conférence à l’Université de Tel Aviv, Elkin, ministre au sein du ministère des Finances, a approuvé les instructions données par le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, au Directorat des Ressources humaines afin qu’il présente dans les plus brefs délais un plan visant à « augmenter et maximiser » le nombre d’ordres d’incorporation adressés aux membres de la communauté ultra-orthodoxe – ou haredi -, mais a indiqué qu’une telle mesure ne fonctionnerait pas sans un renforcement significatif des mesures de contrôle visant les déserteurs.
« Le chef d’état-major de Tsahal agit actuellement conformément à une loi sur la conscription universelle obligatoire. Mais cette question concerne une erreur historique commise il y a plusieurs décennies, qui a exempté une grande partie de la population du service militaire », a-t-il déclaré.
« L’envoi de dizaines de milliers d’ordres d’incorporation n’aura pas de résultat positif. 60 000 à 70 000 personnes recevront une convocation, mais il n’y aura pas de véritable application de la loi. Au final, l’armée sera contrainte d’admettre qu’elle n’applique pas la loi de manière équitable », a-t-il affirmé, appelant à l’adoption d’une loi sur la conscription « dotée de véritables moyens coercitifs ».
« Si nous continuons sur cette voie, le modèle de ‘l’armée du peuple’ s’effondrera complètement », a averti Elkin.
« Pendant des décennies, rien n’a été fait. Nous avons maintenant besoin d’une loi spéciale pour faire avancer les choses. Si cela échoue, nous nous retrouverons avec des dizaines de milliers d’ordres d’incorporation et aucune capacité pour Tsahal à les faire appliquer. »
Abordant la question politique, Elkin a admis qu’il était en profond désaccord avec nombre de ses collègues du cabinet, estimant qu’une commission nationale d’enquête sur le 7 octobre 2023 était nécessaire.
« Je pense que le gouvernement commet une erreur en ne créant pas cette commission. Je ne pense pas qu’elle révélerait nécessairement de nouvelles informations importantes, mais la méfiance et la polarisation de l’opinion publique rendent cette mesure nécessaire », a-t-il dit.
« Une commission d’enquête nationale permettrait aux Israéliens de sentir qu’ils ne sont pas trompés, que quelque chose de concret est fait. C’est la bonne décision à prendre, et nous ne pouvons ignorer la crise actuelle. »