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En armant des gangs à Gaza, Netanyahu prouve qu’il n’a rien appris depuis le 7 octobre – envoyé arabe

L'ambassadeur dénonce les efforts du Premier ministre pour affaiblir l'AP et met en garde contre "un scénario de type somalien" dans l’enclave

Des membres du gang d'Abu Shabab à Gaza, dans des captures d'écran d'une vidéo récente la milice gazaoui anti-Hamas. (Crédit : Capture d'écran/Facebook)
Des membres du gang d'Abu Shabab à Gaza, dans des captures d'écran d'une vidéo récente la milice gazaoui anti-Hamas. (Crédit : Capture d'écran/Facebook)

L’ambassadeur d’un pays arabe a déclaré jeudi que la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu d’armer l’un des gangs criminels les plus connus de Gaza, dans le but de contrebalancer le Hamas, prouvait « qu’il n’a pas appris grand-chose depuis le 7 octobre ».

« Avant le 7 octobre, Netanyahu a tout fait pour affaiblir l’Autorité palestinienne (AP) en soutenant de fait le Hamas à Gaza. Aujourd’hui, il agit de la même manière en soutenant une bande de criminels », a confié le diplomate au Times of Israel, sous couvert d’anonymat. L’ambassadeur a comparé le transfert d’armes autorisé par Netanyahu au clan Abu Shabab, connu pour ses pillages d’aide humanitaire à Gaza, à l’aide financière que le Premier ministre avait facilitée par le passé en provenance du Qatar pour le Hamas.

Netanyahu a nié avoir jamais soutenu le Hamas, affirmant que l’aide qatarie visait à éviter une crise humanitaire dans Gaza, alors soumise à des restrictions. Mais ses détracteurs ont toutefois souligné que les centaines de millions de dollars provenant du Qatar ont permis au Hamas de renforcer son arsenal militaire dans les années ayant précédé le pogrom du 7 octobre 2023, au cours duquel plus de 1 200 personnes ont été assassinées dans le sud d’Israël et 251 autres prises en otage et emmenées à Gaza, déclenchant la guerre actuelle.

« Netanyahu refusait déjà de coopérer avec l’AP à l’époque, car cela aurait nécessité d’avancer vers une solution politique plus large. Il applique aujourd’hui la même logique », a déclaré le diplomate arabe de haut rang.

« Armer les clans à Gaza ne fait que fragmenter davantage les Palestiniens et accroît le risque d’un scénario de type somalien, avec l’émergence d’un territoire anarchique dominé par des milices rivales. »

La décision d’armer le clan Abu Shabab a été prise sans en informer les partenaires d’extrême droite de la coalition, qui s’y seraient probablement opposés. Le ministre de la Sécurité nationale Itamar Ben Gvir et le ministre des Finances Bezalel Smotrich critiquent depuis longtemps le fait qu’Israël ait livré des armes à l’AP dans le cadre des accords d’Oslo. Toutefois, les responsables de la sécurité israéliens ont soutenu ce modèle, soulignant le rôle essentiel de l’AP dans la stabilisation de la Cisjordanie.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu arrivant dans la salle d’audience du tribunal de Tel Aviv, avant le début de son témoignage dans le cadre de son procès pénal, le 27 mai 2025. (Crédit : Reuven Kastro)

En confirmant sa décision d’armer le clan Abu Shabab jeudi, Netanyahu a tenu à souligner que l’initiative avait été prise « en consultation avec les responsables de la sécurité ».

« Nous avons sollicité l’aide de clans à Gaza opposés au Hamas… Où est le problème ? » a-t-il demandé. « Ce n’est que du positif. Cela permet de sauver la vie des soldats de Tsahal. »

Un haut responsable israélien a néanmoins expliqué au Times of Israel que le recours au clan n’aurait été envisagé par le Shin Bet que parce que Netanyahu a interdit à l’establishment de la Défense toute initiative impliquant l’AP dans la gestion sécuritaire de Gaza.

Autoriser une présence de l’AP dans l’enclave – qui soutient la solution à deux États – risquerait de faire tomber le gouvernement Netanyahu, en raison de l’hostilité affichée par Ben Gvir et Smotrich à son égard.

Les forces de sécurité palestiniennes présentes sur le site d’une manifestation contre les affrontements entre les forces de sécurité palestiniennes et les groupes terroristes, dans la ville de Jénine, au nord de la Cisjordanie, le 16 décembre 2024. (Crédit : Jaafar Ashtiyeh/AFP)

Autoriser l’AP à jouer un rôle à Gaza permettrait de débloquer le soutien d’environ une demi-douzaine de pays arabes, qui se sont dits prêts à participer à la reconstruction de l’enclave après la guerre, à condition d’y être invités par Ramallah.

Mais cette initiative n’a jamais vu le jour, en raison de l’opposition de Netanyahu, qui assimile l’AP au Hamas et rejette l’idée de confier la sécurité d’Israël à des acteurs étrangers.

La position israélienne est largement perçue comme une extension de la stratégie de Netanyahu pour faire obstacle à une solution à deux États, perspective qui serait renforcée par la présence d’une autorité unique gouvernant à la fois en Cisjordanie et à Gaza, aujourd’hui sous contrôle du Hamas.

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