Exaspéré par les Etats-Unis, Abbas envisagerait de dissoudre l’AP
Le président de l'AP réfléchirait également à renouveler une candidature palestinienne à un statut de membre plein et entier aux Nations unies. Une délégation de Ramallah rencontrera le procureur général de la CPI
Dov Lieber est le correspondant aux Affaires arabes du Times of Israël
L’Autorité palestinienne (AP) continue à s’avouer désabusée face aux efforts américains visant à relancer le processus de paix et son président, Mahmoud Abbas, réfléchirait à dissoudre l’instance et à renouveler un dossier de candidature palestinienne pour obtenir un statut de membre plein et entier aux Nations unies, a annoncé mercredi un journal arabe.
Ces délibérations d’Abbas surviennent en amont d’une visite dans la région de Jared Kushner, conseiller de Donald Trump dont il est également le gendre et qui doit arriver mercredi dans la soirée en Israël accompagné par une délégation de paix américaine après avoir rencontré, dans une totale discrétion, les dirigeants des Emirats arabes unis, de Jordanie, du Qatar, de l’Arabie saoudite et de l’Egypte.
Selon un reportage paru dans le quotidien libanais Al Hayat, qui a cité des sources « de confiance » non identifiées au sein de l’AP, Abbas s’attend à ce que Kushner et l’envoyé de Trump dans la région, Jason Greenblatt, lui apportent une réponse écrite aux conditions qu’il avait posées préalablement à son retour à la table des négociations, notamment celles du « gel des constructions dans les implantations en Cisjordanie, et des avancées vers la solution à deux états. »
Les Palestiniens seraient également en train de renouveler leur tentative de mettre un terme à l’expansion des implantations israéliennes par le biais de la Cour pénale internationale (CPI). L’article indiquait qu’une délégation de l’AP se rendra jeudi au siège de la CPI à La Haye pour rencontrer le procureur général Fatou Bensouda.
Mardi, Ahmad Majdalani, proche conseiller d’Abbas, a expliqué que les Palestiniens avaient demandé à Kushner quelle était la position américaine sur deux questions essentielles – les implantations israéliennes et le soutien à l’indépendance palestinienne – au cours de sa dernière visite dans la région au mois de juin.
« Depuis lors, nous n’avons plus entendu parler d’eux », a-t-il déclaré.
« Nous espérons qu’ils apporteront des réponses claires cette fois-ci, a-t-il ajouté. Si ce n’est pas le cas, le processus de paix ne pourra pas reprendre parce que nous ne négocierons pas en repartant de zéro. »
Si Abbas devait dissoudre l’AP, selon Al Hayat, il rendrait alors le pouvoir à l’Organisation de libération de Palestine (OLP), l’organisation cadre historique des Palestiniens. Abbas est le chef de l’OLP.
Abbas organiserait en ce moment une réunion du Conseil national palestinien, l’instance législative la plus élevée de l’OLP et qui est chargée d’élire les dirigeants de cette dernière. Le président de l’AP tenterait d’organiser cette rencontre avant l’Assemblée générale de l’ONU qui aura lieu le mois prochain, et au cours de laquelle il doit s’exprimer.