France : Enseigner la Shoah reste un « point délicat du programme »
Cent-cinq professeurs de collèges et de lycées se sont rendus au Mémorial de la Shoah pour six jours de formation
« Il y a une espèce de crispation vis-à-vis du sujet, » explique une enseignante à France Inter. Le « sujet », c’est la Shoah.
« Un blocage de plus en plus présent chez les élèves, en particulier depuis les attentats, » détaille la radio publique.
Alors pour « aborder ce point délicat du programme, les professeurs (qui) n’ont pas toujours les outils, ni la formation adéquate (…) ont décidé de participer à une formation, au Mémorial de la Shoah, pour mieux faire face aux questions, voire, aux réticences, de leurs élèves ».
« C’est le cas de France Calvetti, au lycée Jean Monnet à Montpellier, explique France Inter, dans une deuxième émission.
Depuis quelques années, elle constate qu' »il est de plus en plus difficile de faire passer ce message de la déportation des Juifs et de la Shoah », notamment « dans la communauté musulmane » de son établissement ». Des difficultés qui l’ont amenée à annuler la visite de la maison d’Izieux, où s’est déroulée une rafle d’enfants juifs, en avril 1944.
Des réticences évoquées par Iannis Roder, responsable des formations au Mémorial de la Shoah, qui en 2017, parlait de « la baisse des difficultés à enseigner la Shoah » malgré une persistance des clichés antisémites.
Pour ce faire, 105 professeurs volontaires ont donc décidé de se former pendant six jours à travers des conférences et des visites.
Selon Iannis Roder, la majorité du corps enseignant n’est toujours pas préparé à affronter ces situations très complexes.