France : l’AP-HP débaptise un bâtiment du nom d’un médecin vichyste
Le bâtiment, siège d'une future école de chirurgie, s'appellera "le bâtiment Ady Steg", au nom du défunt médecin et président du CRIF et de l’Alliance israélite universelle
L’AP-HP a annoncé jeudi retirer de l’un de ses bâtiments le nom d’un chirurgien, René Leriche, président du Conseil de l’ordre des médecins sous le régime de Vichy qui a « contribué activement au recensement, à la dénonciation et la spoliation » des médecins juifs.
« Ce bâtiment portait le nom de René Leriche qui, s’il fut un grand chirurgien, avait été président du Conseil de l’ordre national des médecins sous le régime de Vichy, qui appliquera notamment l’interdiction professionnelle des médecins juifs, contribuant activement à leur recensement, à leur dénonciation et leur spoliation », a indique l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) dans un communiqué.
Ce bâtiment de l’ancien hôpital Broussais, dans le 14e arrondissement de Paris, qui abrite des centres de formation, une plateforme génomique et sera le siège de la future école de chirurgie, s’appelle désormais le bâtiment « Ady Steg », du nom d’un professeur d’urologie et ancien président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) et l’Alliance israélite universelle (AIU).
« Plus qu’un symbole. Un honneur retrouvé. Un hommage justifié », a tweeté le patron de l’AP-HP, Martin Hirsch, en passe de quitter ses fonctions.
L’Alliance israélite universelle s’est félicitée de la décision de débaptiser le bâtiment hospitalier au nom de René Lériche.
« Lui donner désormais le nom d’Ady Steg est un magnifique symbole puisque le célèbre professeur d’urologie, disparu en 2021, avait échappé de peu à la rafle du Vél’ d’Hiv’ et s’était ensuite engagé dans la Résistance », a déclaré auprès du Times of Israël la directrice générale de l’AIU, Dvorah Serrao.
De 1985 à 2011, Ady Steg a été président de l’Alliance israélite universelle, une institution internationale créée en 1860 à Paris, dédiée à l’éducation et à la culture juive.
« Toutes les activités professionnelles et associatives du professeur Steg avaient pour point commun son désir de transmission et qu’un bâtiment qui sera le siège de la future école de chirurgie porte son nom est riche de sens pour les futures générations », a ajouté Dvorah Serrao.