France : mise en garde contre des attentats « chimiques »
"Il ne faut aujourd'hui rien exclure", a affirmé Manuel Valls lors d'une intervention à l'Assemblée nationale
Le Premier ministre Manuel Valls a mis en garde contre de possibles attaques « chimiques ou bactériologiques », six jours après les sanglants attentats de Paris.
En réclamant à l’Assemblée nationale la prolongation jusqu’à fin février de cet état d’urgence, Manuel Valls a estimé possible des attentats en France avec des « armes chimiques ou bactériologiques ».
« Il ne faut aujourd’hui rien exclure », a-t-il lancé, alors que le gouvernement a autorisé en urgence, dans un arrêté publié samedi, la pharmacie des armées à distribuer un antidote aux armes bactériologiques à des services d’urgence civils en France.
Paris ‘assume’ ses dépenses
Ce produit anti-produits neurotoxiques, le sulfate d’atropine, est mis à disposition en raison du « risque d’attentats terroristes », dans le contexte de la conférence de l’ONU sur le climat COP21 qui débute le 30 novembre et doit durer jusqu’au 11 décembre, selon l’arrêté signé du directeur général de la santé.
Six jours après les plus graves attentats qui ont fait 129 tués et 352 blessés, la France affiche son unité mais vit, malgré les affichettes « Même pas peur! » placardées sur l’emblématique place de la République à Paris, dans la psychose évidente de nouvelles attaques.
Si les Parisiens ont retrouvé terrasses et salles de spectacle, l’atmosphère reste lourde.
L’interdiction de manifester sur la voie publique à Paris et en banlieue, décidée au lendemain du bain de sang, a été prolongée jusqu’à dimanche.
Les policiers pourront être armés en permanence, y compris hors service, sur la base du volontariat, a annoncé la direction de la police.
Les mesures annoncées pour renforcer la sécurité dans le pays coûteront à l’État « 600 millions d’euros » en 2016, selon le gouvernement, qui a dit « assumer » d’ores et déjà une « dégradation du déficit public » par rapport aux prévisions en 2016.
Marocains expulsés
La traque se poursuit contre Salah Abdeslam, 26 ans, membre présumé du groupe qui a mitraillé vendredi les terrasses de cafés et restaurants parisiens, avec son frère Brahim Abdeslam qui s’est fait exploser.
Il est activement recherché après sa fuite samedi de Paris. Deux complices présumés de cette fuite, Mohammed Amri (27 ans) et Hamza Attou (20 ans), ont été arrêtés à Bruxelles et inculpés par la justice belge pour « attentat terroriste ». Un autre jihadiste, non identifié, serait peut-être aussi en cavale.
Jeudi, le Premier ministre belge a rejeté les « critiques » dénigrant les services de sécurité belges.
Quatre kamikazes ont été officiellement identifiés jusqu’à présent, tous des Français, âgés de 20 à 31 ans.
Les occupants de l’appartement de Saint-Denis constituaient une quatrième équipe – après les trois équipes ayant mené les attentats de Paris il y a près d’une semaine.
Selon la télévision française France 2, qui cite des sources policières, ils se préparaient à frapper le quartier des affaires de la Défense, à l’ouest de Paris, et l’aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle.
Jeudi, six perquisitions ont été menées dans plusieurs communes de l’agglomération bruxelloise, dans l' »entourage direct » de Bilal Hadfi, l’un des kamikazes de Paris, selon le parquet fédéral belge.
En Turquie, six Marocains arrêtés mardi à l’aéroport d’Istanbul, et suspectés d’être des militants de l’EI, ont été expulsés vers le pays d’origine. Ils voulaient se rendre illégalement en Allemagne, en se faisant passer pour des réfugiés, ont affirmé des médias turcs.