Funérailles d’un père et de son fils, victimes d’un attentat terroriste à Huwara
Shay Silas Nigreker, 60 ans, et Aviad Nir, 28 ans, ont été enterrés à Ashdod au lendemain de l'attaque à l'arme à feu qui leur a coûté la vie dans la ville palestinienne
Les deux victimes d’un attentat terroriste palestinien commis à Huwara, en Cisjordanie, samedi, ont été inhumées dans la soirée de dimanche. Père et fils ont été enterrés l’un à côté de l’autre à Ashdod.
Shay Silas Nigreker, 60 ans, originaire d’Inde, et Aviad Nir, 28 ans, avaient perdu la vie quand un terroriste avait ouvert le feu dans la station où ils étaient venus laver leur voiture, samedi. L’attaquant s’était approché à pied avant de tirer à bout portant sur les deux hommes.
« Il allait tout le temps à Huwara. Il n’avait pas peur et il disait : ‘Ce sont mes amis, là-bas’, » a raconté l’épouse de Shay, Rina, lors des funérailles qui ont eu lieu dimanche, selon la radio militaire. « Je n’arrive pas encore à y croire. La semaine prochaine, cela devait être notre 20e anniversaire. Il adorait aider les gens ».
L’épouse d’Aviad, Dorit Yifrah, a dit : « Il nous est encore impossible de croire que vous n’êtes plus avec nous », selon le site d’information local Ashdodnet. « Vous avez été assassinés par des animaux, par un tueur qui vous a attaqués par derrière… Aviad, tu étais un père merveilleux, un époux aimant ».
Le ministre de l’Intérieur Moshe Arbel et le maire d’Ashdod, Yehiel Lasry, ont assisté aux funérailles. Des centaines de personnes étaient venues rendre un dernier hommage au défunt.
« La ville toute entière est en deuil et, avec la nation d’Israël, nous sommes sous le choc et dans la douleur », a commenté Lasry lors de la cérémonie, des propos rapportés par le site Ynet. « Ils n’ont été séparés ni dans la vie, ni dans la mort… Shay Silas était un homme chaleureux, heureux, avec le sens de l’humour, avec un cœur énorme et son fils, Aviad, avait hérité des traits de sa personnalité et de ses valeurs, il était une bonne personne qui était toujours prête à aider ».
Le terroriste était encore en cavale dimanche soir, recherché par les forces de sécurité.
Les deux hommes, qui n’habitaient pas la ville, se trouvaient à Huwara depuis quelques heures samedi quand l’attentat a été commis, ont fait savoir les membres de leur famille. Ils avaient notamment été chez le coiffeur, ils avaient fait réparer le climatiseur de leur voiture qu’ils avaient voulu laver. Certains services sont moins chers en Cisjordanie qu’ils le sont en Israël – ce qui amène certains Israéliens à franchir la frontière. L’attaque est survenue alors que les deux hommes se tenaient à côté de leur voiture qu’ils étaient en train de faire laver.
Samedi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu a présenté ses condoléances à la famille des victimes « dont les vies se sont interrompues de manière particulièrement cruelle et criminelle pendant Shabbat. »
« Les forces de sécurité œuvrent sans relâche à retrouver l’assassin et à le présenter devant la justice », a-t-il ajouté dans une déclaration.
Le président Isaac Herzog a évoqué « un samedi triste qui s’est achevé dans une grande souffrance », disant que « nous ne devons pas permettre au terrorisme de l’emporter ».
Cela fait longtemps que la ville de Huwara est considérée comme un secteur particulièrement sensible de la Cisjordanie. La localité est traversée par une route qui est régulièrement empruntée par les Israéliens qui se rendent dans les implantations ou qui en reviennent.
L’armée n’est généralement pas très présente à Huwara le samedi, la majorité des habitants des implantations du secteur étant des Juifs pratiquants qui ne prennent pas le volant à Shabbat. Les troupes sont habituellement renforcées dans la soirée du samedi, lorsque les déplacements recommencent à se multiplier dans les implantations.
Il y a eu plusieurs attentats à l’arme à feu contre des civils et contre des soldats israéliens de la ville, ces derniers mois. Deux frères avaient notamment été tués au mois de février.
Il y a eu aussi des violences commises par les partisans du mouvement pro-implantations contre les résidents de Huwara – avec notamment un déchaînement de violences meurtrier, survenu plusieurs heures après l’attaque terroriste qui, au mois de février, avait entraîné la mort de deux Israéliens, deux frères.
Emanuel Fabian a contribué à la rédaction de cet article.