Gantz se rendra aux États-Unis cette semaine pour rencontrer le chef du Pentagone
Le ministre de la Défense s'entretiendra avec Lloyd Austin à Washington jeudi, avant de rencontrer les communautés juives de New York et de Miami
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Le ministre de la Défense Benny Gantz se rendra aux États-Unis cette semaine pour rencontrer son homologue américain Lloyd Austin, a déclaré son bureau dimanche.
Gantz décollera mercredi et devrait rencontrer le chef du Pentagone le lendemain matin (vers 15 heures jeudi, heure israélienne) à Washington. Son bureau n’a pas donné de détails sur la nature de la réunion.
La réunion à venir intervient alors que les tensions entre Israël et les États-Unis sont élevées, dans le cadre d’une enquête sur la mort de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh – qui a été tuée la semaine dernière alors qu’elle couvrait les affrontements entre les troupes israéliennes et des hommes armés palestiniens au cours d’une opération militaire israélienne dans la ville de Jénine, en Cisjordanie – ainsi que sur les arrestations brutales qui ont eu lieu lors de ses funérailles vendredi.
Après avoir rencontré Austin, le ministre de la défense doit s’entretenir avec des familles endeuillées et d’autres membres de la communauté juive à New York et à Miami, selon un programme publié par le bureau de Gantz.
La dernière rencontre de Gantz avec Austin au Pentagone remonte à décembre, et les deux hommes ont discuté des liens bilatéraux, de la menace iranienne et de l’avantage militaire qualitatif d’Israël au Moyen-Orient.
Dimanche, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’est entretenu avec la famille de la journaliste d’Al Jazeera assassinée, alors qu’Israël était confronté à une vague de critiques internationales suite au comportement de la police israélienne lors de ses funérailles.
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a accusé Israël d’avoir « exécuté » Abu Akleh. Les responsables israéliens, dont Gantz, ont d’abord déclaré qu’il était probable que des hommes armés palestiniens aient tiré par erreur sur la journaliste, avant d’ajouter qu’une balle perdue d’un sniper de Tsahal pourrait également avoir causé sa mort.
Israël insiste sur le fait qu’il ne peut pas déterminer définitivement qui a tiré sur elle sans examiner la balle retirée de son cou, a rapporté la Douzième chaîne vendredi, ajoutant qu’Israël a demandé l’aide des États-Unis pour persuader l’Autorité palestinienne de coopérer.
Des scènes montrant la police israélienne en train d’utiliser la force contre les Palestiniens qui portaient le cercueil de la journaliste, aux abords de l’hôpital de Jérusalem où se trouvait son corps, manquant de le faire tomber, avaient été largement condamnées vendredi. L’incident a été qualifié de « profondément perturbant » par la Maison Blanche et l’Union européenne avait fait état de sa « consternation ».
La police a affirmé que le cercueil avait été saisi par une foule contre la volonté de la famille devant l’hôpital Saint-Joseph de Jérusalem, ce qui a entraîné l’intervention des policiers. Le frère d’Abu Akleh a toutefois déclaré que la famille et les proches endeuillés souhaitaient organiser une « petite procession » mais ont été « bombardés » par des policiers à la sortie de l’hôpital.
Blinken s’était auparavant déclaré « profondément troublé » par les actions de la police israélienne, et le département d’État a demandé instamment qu’une enquête transparente soit menée sur le meurtre de la jeune femme.
Pendant ce temps, les négociations entre l’Iran et les puissances mondiales sur la restauration d’un accord nucléaire de 2015 sont au point mort depuis la mi-mars, apparemment en raison de la demande de l’Iran que Washington retire son Corps des gardiens de la révolution islamique de la liste américaine d’entités terroristes – une demande que les États-Unis ont rejetée.
Selon des informations récentes, des responsables israéliens ont récemment indiqué que l’administration américaine était plus proche que jamais de reconnaitre son échec sur l’objectif déclaré du président Joe Biden de revenir à l’accord de 2015.