Gantz soutiendra l’annexion du Jourdain à certaines conditions, dit un ministre
Izhar Shai, de Kakhol lavan, dit qu'un accord a été trouvé avec le Likud mais que l'annexion devra avoir lieu avec le soutien US et des pays arabes

Un ministre issu des rangs de Kakhol lavan a déclaré mardi que le parti centriste avait conclu un accord avec le Likud concernant l’annexion de la Vallée du Jourdain mais que le ministre de la Défense Benny Gantz, qui est également à la tête de la formation, ne soutiendrait le plan que s’il était appuyé par les Etats-Unis et certains pays arabes.
« Il y a un accord sur la vallée du Jourdain », a déclaré le ministre des Sciences et de la technologie, Izhar Shai, au micro de la radio militaire.
« Mais », a-t-il précisé, « Gantz a indiqué que l’annexion n’aurait lieu qu’en coordination avec les Etats arabes et les Etats-Unis ». Shai n’a pas spécifié quels Etats arabes seraient consultés mais l’Etat juif devrait probablement s’inquiéter davantage des retombées diplomatiques de l’annexion avec ses voisins, la Jordanie et l’Egypte, avec lesquels Jérusalem a signé des traités de paix.
Le ministre n’a fait référence à aucun autre secteur de la Cisjordanie. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait fait savoir qu’il intégrerait dans le plan d’annexion toutes les implantations israéliennes.
« Il ne prendra pas en considération une entreprise qui serait unilatérale », a dit Shai en évoquant Gantz, se référant à une coordination avec des parties tierces – qui ne comprennent pas l’Autorité palestinienne, catégoriquement opposée à l’initiative.

Selon le journal arabe Rai al-Youm, basé à Londres, Gantz pourrait se rendre en Jordanie dans un contexte de tensions croissantes entre Jérusalem et Amman entraînées par le plan d’annexion.
Selon un reportage qui a été diffusé lundi par la Douzième chaîne, l’administration Trump est réticente à l’idée de soutenir l’intention déclarée de manière répétée du Premier ministre israélien d’annexer des secteurs de la Cisjordanie de manière unilatérale – à moins que cette initiative ne soit soutenue par Gantz et par le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi.
L’accord de coalition qui a été signé entre le parti du Likud de Netanyahu et Kakhol lavan, la formation de Benny Gantz, autorise le Premier ministre à commencer à lancer le plan d’annexion en date du 1er juillet, et ce dernier a promis d’étendre la souveraineté israélienne sur toutes les implantations et sur la vallée du Jourdain – qui représentent environ 30 % de la Cisjordanie. Ces secteurs ont été pré-déterminés à cet effet dans le plan de paix soumis par le président américain Donald Trump.
Les responsables jordaniens, et parmi eux le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères, ont menacé de remettre en cause les traités et les accords signés avec l’Etat juif si l’annexion devait avoir lieu.
Le Premier ministre jordanien a mis en garde Israël contre un éventuel réexamen du traité de paix conclu avec l’Etat juif en cas d’annexion. Des sources palestiniennes auraient affirmé que le royaume pourrait décider de l’annuler.
Selon un reportage diffusé samedi par la Treizième chaîne, la Jordanie rappellera, dans un premier temps, à Amman son ambassadeur en poste en Israël et, si l’annexion doit continuer, elle aidera les Palestiniens dans leur travail contre l’Etat juif au sein des forums internationaux.

Le reportage a cité des sources anonymes disant que la Jordanie ne voulait prendre aucune initiative concrète à moins que l’annexion – ou jusqu’à ce que l’annexion – soit déclarée de manière officielle. Mais ces sources ont ajouté que le royaume avait fait savoir aux Palestiniens que le roi Abdallah II « ne gardera pas le silence pendant le processus d’annexion ». Et parmi les initiatives possibles que le pays pourrait prendre figure bien l’annulation du traité de paix, auraient signalé les sources citées.
Le plan d’annexion a également entraîné un torrent de condamnations régionales et internationales.
Heiko Maas, le ministre allemand des Affaires étrangères, devrait se trouver mercredi en Israël pour une visite effectuée en urgence pour mettre en garde Netanyahu contre l’élargissement de la souveraineté et lui dire qu’une telle initiative nuirait aux liens de l’Etat juif avec l’Union européenne et avec l’Allemagne, et ce malgré l’importance de cette relation pour Berlin.
L’Allemagne ne devrait toutefois pas répondre avec sévérité si Israël devait mettre en oeuvre le plan, a confié lundi un responsable de la diplomatie à Jérusalem. Tandis que l’annexion entraînerait probablement des dégâts, à un certain degré, au niveau des liens bilatéraux, Berlin a clairement fait savoir qu’aucune sanction ne serait prise contre l’Etat juif et que l’Allemagne ne reconnaîtrait pas non plus un État palestinien, a indiqué le responsable.
L’AFP a contribué à cet article.
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