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GB/Labour : Starmer parle de l’urgence de « combattre l’antisémitisme à ses racines »

Alors que les difficultés s'accumulent pour le gouvernement conservateur britannique, le chef de file des travaillistes a martelé que le Labour était prêt à retourner au pouvoir

Le chef du Parti travailliste britannique, Keir Starmer, prononce son discours devant les délégués au troisième jour de la conférence annuelle du Parti travailliste à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 27 septembre 2022. (Crédit : Oli SCARFF / AFP)
Le chef du Parti travailliste britannique, Keir Starmer, prononce son discours devant les délégués au troisième jour de la conférence annuelle du Parti travailliste à Liverpool, dans le nord-ouest de l'Angleterre, le 27 septembre 2022. (Crédit : Oli SCARFF / AFP)

Alors que les difficultés s’accumulent pour le gouvernement conservateur britannique, le chef de file des travaillistes Keir Starmer a martelé mardi que le Labour, désormais rassemblé autour d’une ligne centriste, était prêt à retourner au pouvoir.

La salle était comble à Liverpool, dans le nord de l’Angleterre, pour écouter le discours du dirigeant de 60 ans, point d’orgue du Congrès annuel du principal parti d’opposition au Royaume-Uni, en position de force dans les sondages comme jamais en 12 ans d’opposition.

En pleine crise du coût de la vie, Keir Starmer a multiplié les attaques contre les conservateurs et la nouvelle Première ministre Liz Truss, déjà dans la tourmente moins d’un mois après son arrivée à Downing Street. L’annonce d’un plan massif de baisses d’impôts financé par la dette a fait plonger la livre à son plus bas niveau historique et fait monter les taux d’intérêt, désaveu des marchés qui s’ajoute à la colère populaire.

Celle qui était encore la Secrétaire aux Affaires étrangères, Liz Truss, prend la parole suite à sa victoire pour la direction du Parti conservateur, au Queen Elizabeth II Centre, à Londres, le 5 septembre 2022. (Crédit : Frank Augstein/AP)

« Le gouvernement a perdu le contrôle de l’économie, et pour quoi ? Ils ont fait s’effondrer la livre, pour quoi ? » a-t-il accusé. « Pas pour vous, pas pour les gens qui travaillent, mais pour des allègements fiscaux pour les 1 % les plus riches. »

« Ni oubli, ni pardon », a-t-il asséné sous les applaudissements du public. « Le seul moyen d’y mettre fin, c’est un gouvernement travailliste ».

Après des débuts difficiles, M. Starmer, un centriste qui a succédé en 2020 au très à gauche Jeremy Corbyn, est porté par des sondages favorables ces derniers mois.

Le dernier en date, réalisé par l’institut YouGov, donne au Labour un écart de 17 points de pourcentage face aux Tories, soit la plus grande avance depuis l’ère Tony Blair (1997-2007).

« Nous sommes prêts »

Parmi les sympathisants travaillistes présents à Liverpool, on se sent plus proche du pouvoir que jamais en 12 ans d’opposition.

« C’était un excellent discours », estime David Sands, 28 ans. « Keir est un politique crédible, avec un passé crédible, une vision crédible », ajoute le militant qui repart du congrès avec « l’impression que (le Labour) est proche du pouvoir ».

« Je pense que nous sommes prêts », s’enthousiasme Mo Malik, 44 ans. C’est un tournant, on avait vraiment un futur Premier ministre qui nous parlait ».

Les élections étant prévues au plus tard en janvier 2025, les travaillistes devront être patients alors qu’ils tentent de capitaliser sur les difficultés des conservateurs.

En attendant, le parti veut montrer qu’il a surmonté ses profondes divisions internes entre les centristes et une aile gauche désormais marginalisée.

« Ancré au centre »

Keir Starmer a insisté sur le fait que le Parti travailliste était à nouveau un « parti ancré au centre » et « le bras politique du peuple britannique », référence à une expression employée par Tony Blair.

Après avoir ouvert le congrès par un hommage à Elizabeth II et l’hymne britannique – marque de patriotisme parfois mal vue de certains militants – le leader travailliste, dans son discours de près d’une heure, a été applaudi de manière unanime, notamment lorsqu’il a clamé « Vive l’Ukraine » et a souligné que le soutien à l’Otan était « non négociable ».

Le public s’est aussi levé quand il a répété l’urgence de « combattre l’antisémitisme à ses racines », alors que le mandat de son prédécesseur Jeremy Corbyn avait été entaché de scandales sur ce sujet.

Des membres de la communauté juive organisent une manifestation contre le leader du Parti travailliste d’opposition britannique Jeremy Corbyn et l’antisémitisme au sein du parti travailliste, devant les Chambres du Parlement britannique dans le centre de Londres, le 26 mars 2018. (Crédit : AFP Photo/Tolga Akmen)

Keir Starmer a aussi tenté d’effacer le fossé créé par le référendum sur le Brexit avec sa base ouvrière traditionnelle. Il ne souhaite pas revenir sur l’accord de sortie de l’Union européenne conclu par les conservateurs et affiche comme priorités les enjeux économiques, de santé et de sécurité, plutôt que les débats sociétaux ou culturels.

Mais cette stratégie ne fait pas l’unanimité parmi les syndicats, alliés traditionnels du Labour. Dans un contexte de débrayages dans de nombreux secteurs, M. Starmer a demandé aux responsables du parti de ne pas s’afficher sur les piquets de grève, mettant à pied l’un d’entre eux qui avait outrepassé la consigne.

L’atmosphère d’unité affichée au congrès a aussi été ternie par la suspension d’une députée, Rupa Huq, qui avait lors d’une réunion qualifié le ministre des Finances Kwasi Kwarteng de « superficiellement » noir en évoquant son éducation élitiste.

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