GB: un candidat à la tête du Parti vert fustigé pour une comparaison Gaza/Shoah
Alors qu'un discours anti-Israël de Shahrar Ali datant de 2009 a refait surface, un porte-parole du parti admet avoir mal "géré" l'affaire à l'époque
Le Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles a déclaré qu’il prendrait des mesures après la diffusion d’une vidéo dans laquelle on voit un candidat en lice pour la direction du parti comparer les opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza à la Shoah.
Dans un discours hargneux en 2009, Shahrar Ali, avait déclaré que le Premier ministre de l’époque Ehud Olmert devrait répondre de ses actes devant un tribunal pour crimes de guerre et avait appelé au boycott d’Israël.
« Ce n’est pas parce que vous respectez les mondanités de la Journée internationale de commémoration de la Shoah que cela signifie que vous avez appris les leçons de l’Histoire », a déclaré Ali, sous un tonnerre d’applaudissements, hors caméras.
Ce discours avait été tenu durant l’Opération Plomb durci au début de l’année 2009, une offensive israélienne à Gaza visant à faire cesser les salves de roquettes en provenance de la bande de Gaza. Plus d’un millier de Palestiniens avaient été tués dans les combats. Ils étaient, pour la plupart, membres de groupes terroristes. Neuf israéliens, dont six soldats, avaient perdu la vie.
https://youtu.be/-Alf0WHALWg
Un porte parole du Parti vert a déclaré au Jewish Chronicle la semaine dernière que sa faction avait « mal » géré cette affaire à l’époque, mais qu’il était en contact avec le groupe de surveillance de l’antisémitisme au Royaume-Uni, Campaign for Antisemitism.
« S’attaquer à l’antisémitisme, à l’islamophobie et à toutes les formes de racisme, où qu’elles existent, et quiconque en soit l’auteur, est au cœur des objectifs du parti Vert », a déclaré le porte-parole. « Après avoir été contactés à ce sujet aujourd’hui, nous pensons qu’il est crucial d’en parler ouvertement et rapidement, et c’est ce que nous faisons. »
Ali, ancien chef adjoint du Parti vert de l’Angleterre et du pays de Galles, est l’un des trois candidats à briguer la direction du parti de gauche. Il affrontera Jonathan Barley et Siân Berry, sur une liste commune, considérés comme favoris, et Leslie Rowe.
Ce parti n’a qu’un député à la Chambre des Communes.
Ali a toutefois semblé maintenir ses propos. Le 3 août, il a écrit sur Twitter que certaines personnes au sein de son parti s’étaient lancés « dans une campagne hostile et cynique contre moi parce que j’ai dénoncé des actions inadmissibles d’Israël en 2009. »
We @TheGreenParty will defend the oppressed against all forms of racism & brutality and will confront their perpetrators. Today with regret I witness some in my party engage in cynical and hostile campaign against me for calling out unconscionable actions of Israel in 2009. (1/2)
— Shahrar Ali (@ShahrarAli) August 3, 2018
Cette affaire survient alors que le parti travailliste britannique est au cœur d’une série de scandales autour de sa critique d’Israël et sur l’antisémitisme. Le chef du parti Jeremy Corbyn a été accusé d’avoir comparé Israël aux nazis et a déploré que la BBC ait été « partiale » sur le droit d’Israël à exister.
Les propos de Corbyn représentent le dernier épisode d’une série de crises au sein du Labour, qui a vu de nombreux membres sanctionnés pour des propos antisémites ou anti-Israël. Corbyn lui-même a été critiqué pour sa tolérance du problème, voire pour le fait qu’il fasse partie du problème.
Des rabbins, notamment le grand-rabbin britannique, ainsi que des députés du Labour ont fait part de leur colère et accusé le parti et son chef d’être incapable ou non désireux d’exclure les membres antisémites du parti et d’en éradiquer le sentiment antisémite.