Giro d’Italie : un manifestant arrêté avec un panneau anti-Netanyahu
Le suspect a été placé en détention pour avoir tenté d'intervenir dans cette course internationale. Son avocat a accusé la police de museler la liberté d'expression

La police a arrêté dimanche l’un des organisateurs d’une manifestation hebdomadaire contre la corruption gouvernementale après qu’il a tenté d’accrocher un panneau critiquant le Premier ministre Benjamin Netanyahu le long du parcours de la course cycliste du Giro d’Italie à Tel Aviv.
Yishai Hadas a été arrêté alors qu’il brandissait un panneau sur lequel était écrit : « Ministre du crime ».
La police a déclaré l’avoir placé en détention parce qu’il avait prévu d’intervenir dans le parcours. Le Giro d’Italia, l’une des courses cyclistes les plus prestigieuses dans le monde, a lieu pour la toute première fois en Israël. La deuxième étape a eu lieu samedi et les concurrents ont pédalé vers la côte méditerranéenne sur un itinéraire de 167 kilomètres joignant Haïfa et Tel Aviv.
Toutefois, selon la radio israélienne, l’avocat de Hadas aurait expliqué que cette arrestation serait survenue pour éviter tout embarras au Premier ministre durant la course, considérée comme un coup majeur en termes de relations publiques pour Israël.
L’avocat a accusé la police d’avoir contrevenu à la liberté d’expression de son client.
Des centaines d’Israéliens se rassemblent chaque semaine sur la place Habima, dans le centre de Tel Aviv, lors de manifestations anti-corruption contre Netanyahu.
Le mouvement de protestation à Tel Aviv a commencé après près d’une année de manifestations dénonçant la corruption à Petah Tikva, chaque samedi soir, aux abords du domicile du procureur général Avichai Mandelblit qui, selon les organisateurs, freinerait les enquêtes impliquant le Premier ministre.
La police a recommandé qu’il soit mis en accusation dans le cadre de deux enquêtes pour corruption, connues sous le nom d’Affaires 1000 et 2000.
Dans l’Affaire 4000, le Premier ministre est soupçonné d’avoir conclu un accord sous lequel Elovitch, propriétaire du site d’information Walla et actionnaire majoritaire de la société Bezeq, aurait influencé la couverture médiatique concernant Netanyahu et sa famille sur le site Walla, en échange d’un accord en faveur d’Elovitch avec le ministère des Communications qui représenterait potentiellement des centaines de millions de shekels.
Dans l’Affaire 1000, Netanyahu et son épouse Sara sont soupçonnés d’avoir reçu des cadeaux illégaux de la part de bienfaiteurs milliardaires, notamment des cigares et du champagne pour un montant de plusieurs centaines de milliers de shekels de la part du producteur de Hollywood Arnon Milchan, né en Israël, et de l’Australien James Packer, magnat du loisir, en échange de certains avantages.
L’Affaire 2000 implique un accord de compromis présumé passé entre Netanyahu et le directeur de la publication du journal Yedioth Ahronoth, Arnon Mozes, qui aurait vu le Premier ministre affaiblir un quotidien rival, Israel Hayom, propriété de Sheldon Adelson, en échange d’une couverture de ses actions plus favorable.
Netanyahu a nié toute malversation dans les deux dossiers.