Guerre des mots sur Twitter entre Lapid et son homologue iranien
Dans un message en hébreu, en anglais et en persan, le ministre des Affaires étrangères israélien a affirmé que le "leadership défaillant de Téhéran détruit l'Iran de l'intérieur"

Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a affronté sur Twitter son homologue iranien mardi, après que le plus haut diplomate de Téhéran a écrit que « le sionisme n’a pas de place dans l’avenir du monde. »
Cet échange survient au milieu de pourparlers entre les puissances mondiales et l’Iran sur le rétablissement de l’accord de 2015 limitant le programme nucléaire de Téhéran.
L’élément déclencheur a été une interview diffusée vendredi pour marquer les 10 ans de l’entrée de Lapid en politique. Interrogé par la Douzième chaîne sur la capacité d’Israël à frapper les installations d’enrichissement d’uranium ou les sites d’armement en Iran, il a répondu : « Israël a des capacités, dont certaines que le monde, et même certains experts en la matière, ne peuvent même pas imaginer. Et Israël se protégera contre la menace iranienne. »
M. Lapid a également indiqué qu’Israël pourrait attaquer l’Iran si nécessaire sans en informer l’administration du président américain Joe Biden, qui cherche à réintégrer l’accord nucléaire. Israël s’est vivement opposé à l’accord, qui est officiellement connu sous le nom de Plan d’action global conjoint (JCPOA).
Lundi, le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, a déclaré sur Twitter que « les remarques inquiétantes du ministre des Affaires étrangères du faux régime israélien contre la grande nation iranienne » étaient une chimère.
« Nous défendrons avec force et rationalisme les droits, les intérêts et les progrès du peuple iranien », a-t-il écrit en persan, selon une traduction de l’IFP Media Wire.
« Le sionisme n’a pas sa place dans l’avenir du monde », a ajouté Amir-Abdollahian.
Iranians should know that it is their regime that is making their lives miserable. The State of Israel is strong and will not allow its citizens to be harmed.
— יאיר לפיד – Yair Lapid (@yairlapid) January 4, 2022
Mardi, Lapid a retweeté le post d’Amir-Abdollahian, en y répondant en hébreu, anglais et persan.
« Le régime iranien extrémiste menace Israël d’anéantissement mais continuera à perdre cette bataille », a écrit Lapid dans son tweet en anglais. « Leur leadership raté est en train de détruire l’Iran de l’intérieur. Selon les mots du poète iranien Saadi : ‘Celui dont l’essence est le mal, le restera à jamais’. »
« Les Iraniens doivent savoir que c’est leur régime qui leur rend la vie misérable. L’État d’Israël est fort et ne permettra pas que l’on fasse du mal à ses citoyens. »
Israël considère depuis longtemps le programme nucléaire iranien comme une menace et cherche à ce que les États-Unis et la communauté internationale adoptent une approche plus dure dans le cadre des négociations nucléaires actuelles.

Israël aurait approuvé un budget de quelque 5 milliards de shekels destiné à préparer l’armée à une éventuelle frappe contre le programme nucléaire iranien. Ce budget comprend des fonds pour divers types d’avions, des drones de collecte de renseignements et des armements uniques nécessaires à une telle attaque, qui devrait viser des sites souterrains lourdement fortifiés.
Un haut responsable américain a déclaré le mois dernier que les chefs militaires israéliens et américains devaient discuter d’éventuels exercices militaires pour s’entraîner à détruire les installations nucléaires iraniennes dans le pire scénario possible en cas d’échec des négociations nucléaires.
L’Iran insiste sur le caractère pacifique de son programme nucléaire, mais les responsables iraniens menacent régulièrement d’anéantir Israël. Lors d’un récent exercice, les Gardiens de la révolution ont fait exploser une cible conçue pour ressembler au complexe nucléaire israélien de Dimona.
Le mois dernier, le Tehran Times, un journal affilié à l’État iranien, avait menacé Israël en publiant une carte du pays criblée de marques pour rappeler que les forces iraniennes peuvent ostensiblement frapper où elles veulent.
Accompagnée d’une tribune en première page intitulée « Un seul faux pas », la carte montrait des dizaines de marqueurs sur toute la longueur et la largeur du pays.