Haine : Londres réexaminera les fonds versés à des écoles palestiniennes
Londres se penchera sur des dizaines de millions versés à l'agence des réfugiés de l'ONU ; un manuel évoque l'usage des frondes contre les soldats, d'autres saluent les terroristes
Les responsables britanniques ont promis d’examiner rapidement les dizaines de millions de dollars en aides fournies par le Royaume-Uni à l’Agence des réfugiés palestiniens de l’ONU, après qu’un reportage d’investigation a établi que la majorité des fonds avait été versée à des écoles – en Cisjordanie et dans la bande de Gaza – qui utilisent des manuels incitant à la violence contre les Israéliens.
Selon un reportage paru vendredi dans le Daily Mail, au Royaume-Uni, le Département pour le développement international et sa secrétaire, Anne-Marie Trevelyan, ont promis de soulever le problème avec l’Autorité palestinienne (AP), ajoutant que Londres oeuvrait à mettre en place un examen indépendant des livres scolaires incriminés.
« Le gouvernement du Royaume-Uni a une approche de tolérance zéro concernant les incitations à la violence », a déclaré un porte-parole du département au Daily Mail.
Le reportage du Daily Mail présente plusieurs exemples d’incitations présumées contenues dans ces manuels utilisés dans des écoles financées par l’UNRWA, l’agence des Nations unies en charge des réfugiés palestiniens. Dans un livre de mathématiques à destination des enfants de neuf ans, les élèves doivent ajouter les chiffres des martyrs tombés durant les soulèvements palestiniens, avec des images de leurs funérailles. Dans un autre livre, des enfants de onze ans découvrent la seconde loi de Newton, en sciences physiques, avec l’image d’un petit garçon pointant une fronde en direction de soldats palestiniens.
D’autres photos montrent des Palestiniens en train d’utiliser des frondes contre les forces israéliennes, avec des questions sur leur usage potentiel et sur leur efficacité – ainsi que sur les précautions à employer en les utilisant.
Les manuels salueraient les « martyrs » palestiniens, notamment Dalal al-Mughrabi, à la tête du massacre de la route côtière, en 1978, durant lequel des terroristes palestiniens avaient détourné un bus et assassiné 38 Israéliens.
Ces matériels révélés par le Daily Mail et leurs traductions ont été fournis par le journal via l’Institut du contrôle de la paix et de la tolérance culturelle dans l’Education scolaire (IMPACT-se).
Le Royaume-Uni a donné environ 427 millions d’aides à l’UNRWA au cours des cinq dernières années, avec 84 millions de dollars qui ont été promis pour l’année prochaine. Approximativement 62 % de ces financements sont destinés à des écoles des territoires palestiniens, susceptibles d’utiliser les mêmes manuels.
Répondant au reportage du Daily Mail, l’UNRWA a indiqué dans un communiqué que l’agence « ne peut influencer les programmes du gouvernement qui sont une affaire relative à la souveraineté nationale, mais elle a des systèmes robustes en place pour garantir que l’éducation livrée dans les écoles reflète bien les valeurs de l’ONU ».
Au mois de mai dernier, l’Union européenne avait annoncé qu’elle mènerait une enquête sur de nouveaux manuels scolaires palestiniens suite à une étude qui avait déterminé qu’ils étaient plus radicaux que dans le passé et qu’ils contenaient des incitations à la haine et à la violence et le rejet clair de la paix avec Israël.
Ce développement avait eu lieu après l’adoption par le Parlement européen, au mois d’avril 2018, d’une législation cherchant à prévenir les contenus de haine dans les manuels palestiniens. Au mois d’octobre de cette année-là, la commission budgétaire du Parlement avait recommandé le gel de plus de 17 millions de dollars d’aides versées à l’Autorité palestinienne (AP), en raison d’incitations anti-israéliennes dans les livres scolaires.
L’Union européenne verse à l’AP 360 millions d’euros par an, la majorité des fonds étant destinée au ministère de l’Education. De plus, l’instance européenne donne 178 millions de dollars à l’UNRWA. La plupart de ces financements est destiné aux écoles qui enseignent le programme scolaire de l’AP.