Hanegbi : des centaines d’enfants yéménites ont été enlevés dans les années 1950
D'après le ministre supervisant l’enquête sur des documents classifiés liés à l’affaire, le public pourrait ne jamais connaître toute la vérité
Tzahi Hanegbi, ministre sans portefeuilles du Likud, a affirmé samedi que des centaines d’enfants yéménites ont été enlevés dans des hôpitaux israéliens dans les années 1950, dans l’affaire dite des enfants yéménites.
Pendant un entretien avec la Deuxième chaîne, Hanegbi, qui a été nommé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu pour superviser une enquête devant déterminer si le gouvernement doit déclassifier des documents liés à l’affaire, a déclaré qu’il ne pouvait pas déterminer si le gouvernement de l’époque était impliqué dans les enlèvements, ou s’il savait qu’ils avaient lieu.
« Les dirigeants étaient-ils informés [des enlèvements] ou pas, les ont-ils organisés ou pas ? Nous pourrions ne jamais savoir, a déclaré Hanegbi. Ces dernières semaines et ces derniers mois, la population israélienne a commencé à comprendre qu’il ne s’agissait pas d’une hallucination. »
Des familles de communautés yéménites ou nord-africaines affirment que le gouvernement a enlevé de manière systématique des centaines d’enfants dans des hôpitaux israéliens et les a placés à l’adoption avec la hausse de l’immigration dans les années 1950.
Ces dernières décennies, le gouvernement a nommé trois commissions pour enquêter sur l’affaire, qui ont toutes conclu que la majorité des enfants étaient morts à l’hôpital et avaient simplement été enterrés sans que les familles ne soient impliquées ou informées.
La dernière commission a enquêté en 2011 et a atteint des conclusions similaires, mais a classifié plusieurs témoignages dans les archives de l’Etat jusqu’en 2017.
Récemment, plusieurs groupes ont exhorté le gouvernement à déclassifier les documents concernant l’affaire, affirmant que si plusieurs centaines d’enfants sont en fait décédés, le gouvernement de devrait rien avoir à cacher.
Ayelet Shaked, ministre de la Justice, a déclaré le mois dernier qu’elle en parlerait avec Netanyahu, et une pétition a été portée devant la Haute cour de justice.
Marissa Newman et Adiv Sterman ont contribué à cet article.