Herzog craint le désengagement de Washington
Le chef de l'opposition israélienne, le travailliste Isaac Herzog juge l'attitude des deux parties digne d'un "jardin d'enfants"
Les Etats-Unis s’efforçaient jeudi en coulisses de ramener Israël et les Palestiniens à la table des négociations, tout en laissant entendre qu’ils pourraient abandonner les deux parties à leurs querelles.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a condamné les dernières décisions « non constructives et unilatérales » prises par les deux parties, relevant selon lui de la « loi du Talion », tout en assurant qu’il restait une chance de parvenir à une solution diplomatique.
Son homologue au département d’Etat, Marie Harf, a également rappelé qu’Israël et les Palestiniens devaient prendre « des décisions difficiles. Nous ne pouvons pas le faire pour eux. C’est à eux de le faire ».
Le chef de l’opposition israélienne, le travailliste Isaac Herzog, a jugé le comportement des deux parties digne d’un « jardin d’enfants », mettant en garde contre un désengagement de Washington, après une rencontre avec l’ambassadeur américain en Israël Dan Shapiro.
« Il y a une lassitude profonde (des Américains) qui ont envie de dire : les amis, faites ce que vous voulez, et appelez-nous quand vous aurez terminé ! » a déclaré Herzog à la radio militaire, estimant ce découragement américain « dangereux, très dangereux » pour le processus de paix.
Mais les dirigeants palestiniens ont multiplié les déclarations apaisantes, assurant vouloir poursuivre les négociations.
« Nous sommes toujours engagés à ces pourparlers et nous continuerons jusqu’au 29 avril », échéance des neuf mois impartis aux négociations relancées en juillet 2013 sous le parrainage de M. Kerry, a déclaré mercredi le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki, après avoir remis les demandes d’adhésion.
Israël et les Etats-Unis s’opposent aux démarches palestiniennes, affirmant qu’il s’agit de diversions par rapport au processus de paix.
Une partie de la coalition gouvernementale israélienne appelle même M. Netanyahu à prendre l’initiative d’interrompre les négociations.
« Cette rencontre (tripartite) après les demandes des Palestiniens auprès des Nations unies, contraire à tous leurs engagements, est une insulte à l’Etat d’Israël », a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères Zeev Elkin, membre du Likoud (droite nationaliste), le parti de M. Netanyahu, cité par les médias locaux.
« La décision des Palestiniens de se tourner vers l’ONU n’est pas encourageante, mais il ne faut pas baisser les bras », a plaidé Mme Livni.
La crise a poussé la Ligue arabe à convoquer une réunion d’urgence des ministres des Affaires étrangères le 9 avril au Caire.