Incidents entre sympathisants d’Aube dorée, policiers et journalistes
Les membres du parti néo-nazi grec ont manifesté devant la Cour suprême pour soutenir leur chef de parti
La police a fait usage vendredi de gaz lacrymogènes pour disperser des dizaines de sympathisants d’Aube dorée, rassemblés devant la Cour suprême à Athènes où le chef du parti a été transféré dans le cadre de l’enquête sur ce parti néonazi.
Scandant « Patrie, honneur, Aube dorée » ou « Sang, honneur, Aube dorée », et tenant des drapeaux grecs et du parti, les personnes rassemblées ont agressé des policiers et des reporters photographes, selon l’AFP.
« You are not welcome here » [Vous n’êtes pas les bienvenus], criaient en anglais les manifestants aux journalistes, une pratique souvent utilisée par Aube dorée, dont les députés ne sont plus invités par les télévisions après l’assassinat en septembre de l’antifasciste Pavlos Fyssas par un membre de ce parti.
Selon les médias grecs, trois reporters photographes ont été blessés.
Nikolaos Michaloliakos, le chef du parti ainsi que le numéro deux, le député Christos Papas et un autre député Yannis Lagos ont été transférés de la prison de Korydallos à la Cour suprême pour des dépositions supplémentaires devant les juges d’instruction concernant surtout les délits « de port d’arme illégal », selon une source judiciaire.
Tous les trois avaient été placés en détention provisoire fin septembre dans le cadre du lancement d’un vaste coup de filet contre ce parti, dont des membres sont accusés d’au moins deux assassinats et de nombreuses violences contre des migrants et des militants de gauche.
Au total, huit députés ou ex-députés du parti ont été placés en détention provisoire tandis que les 16 députés d’Aube dorée, dont la femme du chef Eleni Zaroulia, sont inculpés pour « participation à une organisation criminelle ».
Deux ex-députés du parti ont quitté la formation ces derniers mois en exprimant leur « désaccord ».
Fondé dans les années 80, Aube dorée a longtemps agi comme un groupuscule semi-clandestin bénéficiant de la quasi-impunité des autorités avant sa transformation en parti et son entrée au parlement lors des dernières législatives de 2012, au pic de la crise de la dette.
Le parti, qui conteste le qualificatif néonazi, avait fait élire 18 députés dont deux ont démissionné depuis. Il est arrivé troisième aux récentes élections européennes.
Plusieurs clichés reproduits par la presse grecque ces derniers mois avaient montré Nikolaos Michaloliakos et Christos Pappas en train de faire le salut nazi devant des affiches d’Hitler.