Indignation après une vidéo postée puis supprimée par le ministre Amir Ohana
Le ministre du Likud a supprimé la séquence suite aux réactions, fustigeant une reprise "immonde" de "Israel Hayom" ; il a ensuite publié la version originale de la séquence
Le ministre de la Sécurité intérieure Amir Ohana a posté, vendredi, un entretien vidéo accordé au journal Israel Hayom au cours duquel il apparaît ouvrant le feu sur une cible étiquetée « le bloc du centre », quelques jours seulement avant les élections législatives.
Suite à l’indignation, Ohana, un allié essentiel du Premier ministre Benjamin Netanyahu, a supprimé la vidéo et présenté ses excuses, critiquant le journal pour « l’ajout immonde figurant dans le montage ».
Le montage comprend l’image d’une cible avec les mots « le bloc du centre », un terme utilisé pour se référer à certains des adversaires du Premier ministre en titre.
« Dans le montage, on a ajouté à l’écran le texte ‘bloc du centre’ qui n’apparaît pas en réalité, ce qui peut créer une interprétation qui, bien sûr, n’a rien à voir avec la réalité », a commenté Ohana. « Nous allons battre nos adversaires politiques dans les urnes – nous ne sommes pas des ennemis et nous ne formons qu’un seul peuple. »
Une version apparemment non retouchée de la vidéo a été ensuite rapidement téléchargée sur la page Facebook du ministre.
Le journal Israel Hayom a fait savoir dans une déclaration avoir ajouté ce graphisme « humoristique mais de mauvais goût » pendant le montage, ajoutant qu’il n’avait pas eu « l’intention de créer une interprétation impliquant de la violence » et qu’il « présentait ses excuses si quelqu’un avait été blessé » par les images.
Israel Hayom est souvent considéré comme un porte-parole du Likud et de son leader, Netanyahu. Le journal n’a pas indiqué si Ohana avait été consulté sur le montage.
Ohana, dont le ministère a la responsabilité des forces de l’ordre, est à la 18e place sur la liste du Likud pour le prochain scrutin et devrait entrer à la Knesset pour y faire son cinquième mandat.
Les critiques ont accusé Netanyahu d’avoir fréquemment lancé des incitations à la violence contre ses rivaux et leurs partisans.
Au cours des derniers mois, un certain nombre d’incidents violents à l’encontre de manifestants anti-Netanyahu ont été dénoncés. Ohana avait été enregistré, l’année dernière, poussant la police à réprimer les rassemblements dénonçant le Premier ministre.
Les élections – les quatrièmes en l’espace de deux ans – auront lieu mardi.
Comme les trois votes précédents, le scrutin est largement considéré comme un référendum sur le maintien au pouvoir de Netanyahu dans le contexte de son procès pour corruption, qui est aussi mis en cause pour sa gestion gouvernementale de la pandémie de coronavirus.