Israël en guerre - Jour 342

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Israël accepte de quitter certains pans de Philadephi en cas d’accord sur les otages – Kirby

Le porte-parole du Conseil à la sécurité nationale américain a indiqué que la proposition soumise exigeait le retrait israélien des zones peuplées du couloir, dans la phase 1 ; Barnea a assuré au Qatar qu'Israël quitterait pleinement le corridor dans la phase 2

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Vue du corridor de Philadelphi, entre le sud de la bande de Gaza et l’Egypte, le 15 juillet 2024. (Crédit : Oren Cohen/Flash90)
Vue du corridor de Philadelphi, entre le sud de la bande de Gaza et l’Egypte, le 15 juillet 2024. (Crédit : Oren Cohen/Flash90)

La Maison Blanche a fait savoir mardi que sa dernière proposition d’accord sur les otages – qui est soutenue par Israël – comprenait un retrait des soldats israéliens des zones densément peuplées qui se trouvent le long du corridor de Philadelphie. La veille, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait affirmé qu’Israël devait maintenir une présence le long de la frontière séparant l’Égypte de Gaza pendant une durée indéterminée.

« L’accord en lui-même – avec notamment la ‘proposition de transition’ avec laquelle nous avons commencé à travailler – comprend le retrait de l’armée israélienne de tous les centres de population majeurs au cours de la première phase, ce qui inclut des zones qui sont situées le long de ce couloir et à ses abords », a dit le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, John Kirby, lors d’un point-presse avec les journalistes.

« C’est la proposition qu’Israël a acceptée », a-t-il ajouté.

Toutefois, Kirby a refusé de préciser si cela signifiait que les États-Unis étaient favorables à un maintien des troupes israéliennes dans les zones moins peuplées qui courent le long du couloir Philadelphi, pendant les six semaines que durera la première phase de l’accord.

Malgré tout, la deuxième phase de l’accord exigera un retrait total de la présence israélienne de l’ensemble de la bande de Gaza, une clause que les propos qui ont pu être tenus par Netanyahu semblent contredire.

Tout en réaffirmant qu’Israël devra se retirer au moins partiellement du couloir Philadelphi au cours de la première phase dans le cadre d’un éventuel accord, le porte-parole de la Maison-Blanche a reconnu que Jérusalem soulignait publiquement que l’État juif « aura besoin d’une certaine sécurité le long de ce couloir ».

« Je ne vais pas entrer dans un débat avec le Premier ministre sur ce qu’il a dit ce week-end », a-t-il ajouté.

Une vue du corridor Philadelphi, la zone frontalière entre l’Égypte et Gaza, à Rafah, le 18 juin 2024. (Crédit : Emanuel Fabian/Times of Israel)

Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu ultérieurement, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré que les États-Unis avaient « exprimé avec beaucoup de clarté ce qu’ils pensent de la possibilité d’une présence israélienne continue à Gaza – à savoir que nous y sommes opposés ».

Miller a également répété ce que Kirby avait précédemment dit concernant la possibilité qu’Israël donne son accord à un retrait des soldats des zones peuplées situés dans le couloir Philadelphi, estimant que « il y a un certain nombre de détails qui nécessitent des négociations supplémentaires pour trouver la manière dont les parties respecteront leurs engagements dans le cadre de l’accord ».

Lors d’une allocution prononcée en direct à une heure de grande écoute, lundi, Netanyahu avait déclaré que le retrait des troupes de la zone frontalière, une bande qui s’étend sur environ 14 kilomètres, entraînerait des trafics d’armes et de matériels servant à la fabrication d’armements et à la construction de nouveaux tunnels. Il avait mis en garde contre la possibilité que les otages soient sortis clandestinement de la bande par la frontière pour être emmenés vers d’autres destinations.

Il avait affirmé qu’Israël allait conserver le contrôle de Philadelphi à moyen-terme, décrivant cette présence des forces israéliennes comme cruciale pour empêcher le Hamas de se réarmer et vitale pour l’avenir d’Israël.

Un diplomate arabe a néanmoins indiqué au Times of Israel que quelques heures avant la conférence de presse qui avait été donnée par Netanyahu, le numéro un du Mossad, David Barnea, s’était précipitamment rendu à Doha pour informer le Premier ministre du Qatar, Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, du positionnement de Jérusalem, venant confirmer des informations transmises initialement par le quotidien Haaretz.

Le bureau de Netanyahu n’a depuis pas démenti ces informations, se contentant d’annoncer que le cabinet de sécurité n’avait pas encore discuté de la deuxième phase de l’accord.

Des Israéliens lors d’un rassemblement en faveur de la libération des otages détenus par le Hamas aux abords du siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, le 1er septembre 2024. (Crédit : Itai Ron/Flash90)

Lors de sa conférence de presse de lundi, Netanyahu avait été interrogé sur la contradiction apparente entre son discours actuel sur la nécessité d’asseoir le contrôle d’Israël sur le couloir Philadelphi et son approbation, à la fin du mois de mai, d’une proposition qui prévoyait un retrait total des troupes de l’ensemble de Gaza, pendant la deuxième phase de l’accord.

Netanyahu avait précisé auprès des journalistes qu’il ne parlait que de la première phase.

« La proposition que j’ai acceptée évoque une première phase d’une durée de 42 jours, au terme de laquelle nous pourrons reprendre les combats si les négociations n’aboutissent pas à un accord » avait dit le chef de gouvernement.

L’accord exige des deux parties de continuer les négociations pendant la première phase afin de déterminer les conditions exactes qui seront celles de la deuxième – un cessez-le-feu permanent. La première phase pourra également se prolonger au-delà des six semaines initiales si les deux parties en lice continuent à discuter « de bonne foi » – et la capacité, pour Israël, de reprendre les combats à l’issue de la première phase ne semble pas aussi définitive que Netanyahu a pu le laisser entendre.

« Si une décision doit être prise pour le long-terme, si un arrangement permanent est trouvé dans la bande [de Gaza], avec quelqu’un d’autre qui pourra prendre en charge la mission sécuritaire et qui pourra protéger les frontières, alors je suis partant. Mais pour le moment, je ne vois aucune solution de ce genre à l’horizon », avait-il indiqué dans sa conférence de presse, ajoutant qu’il espérait qu’une alternative crédible à la présence de Tsahal dans le couloir serait trouvée « avant le retour du messie ».

« Nous parlons actuellement de la première phase. La deuxième phase est encore loin devant nous », avait poursuivi le Premier ministre.

Il avait expliqué qu’il avait accepté de réduire les effectifs de troupes israéliennes déployées le long du couloir au cours de la première phase de l’accord – une division et demie y est actuellement stationnée, ce qui est bien plus que ce dont Tsahal a besoin.

« Nous n’avons pas besoin d’une présence massive mais d’une présence qui soit tout de même suffisamment importante » avait indiqué Netanyahu, qui avait précisé que les troupes israéliennes seraient stationnées à plusieurs endroits le long de la route et qu’elles seraient à même de patrouiller sur l’ensemble du couloir qui s’étend de la mer Méditerranée au poste-frontière de Kerem Shalom.

Rien ne remplacera la présence physique des soldats le long du couloir – ni les capteurs, ni les technologies alternatives, avait-il fait savoir.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu lors d’une conférence de presse à Jérusalem, le 2 septembre 2024. (Crédit : Chaim Goldberg/ Flash90)

Kirby a déclaré mardi que « l’exécution » par les hommes armés du Hamas de six otages israéliens, la semaine dernière, avait influencé la manière dont les négociations sur le cessez-le-feu se déroulent actuellement – mais que ces mises à mort ne faisaient que souligner davantage l’importance de parvenir à un accord.

« Je vous mentirais si je vous disais que le travail d’hier, d’aujourd’hui, de demain et des jours à venir ne sera pas influencé, modelé ou teinté par notre propre douleur, par notre chagrin, par le choc et par l’indignation que nous avons tous ressenti face à ce qu’a fait le Hamas », a commenté le président de la Commission européenne.

Déclarant que Hersh Goldberg-Polin, un ressortissant israélo-américain qui avait été pris en otage et qui a été exécuté, était « un héros américain », Miller a confié que « nous les pleurons tous et nous appelons à ce que justice leur soit tous rendue ».

Alors qu’il lui était demandé comment justice pouvait être faite dans ce cas précis, Miller a répondu que ce serait l’affaire du système judiciaire israélien ou du système judiciaire américain – ou encore du champ de bataille. Il a reconnu qu’il serait peut-être impossible de déterminer de manière définitive qui ont été ceux qui ont exécuté les otages, notant que les États-Unis tenaient les dirigeants du Hamas pour responsables de ces exécutions.

« Les États-Unis ont montré qu’ils avaient la mémoire longue s’agissant de traduire en justice les responsables de la mort de citoyens américains », a ajouté Miller.

Évoquant un ordre qui a été donné par les chefs du Hamas aux hommes armés qui sont chargés de garder les otages – l’ordre de tuer ces derniers si des soldats israéliens sont à l’approche – le porte-parole du département d’État a souligné que cette instruction en elle-même mettait en évidence la différence entre Israël et le groupe terroriste. « Cela révèle le niveau de perversité de l’organisation du Hamas », a-t-il affirmé.

« Tout accord qui sera conclu et qui permettra de ramener les otages arrivera trop tard pour [Goldberg-Polin] – ce qui est une tragédie – mais il reste des dizaines d’otages à Gaza, qui attendent toujours la finalisation d’un accord qui les ramènera à la maison », a noté Miller. « Il est temps de finaliser cet accord. Le peuple israélien ne peut pas se permettre d’attendre plus longtemps. Le peuple palestinien, qui souffre également des effets terribles de cette guerre, ne peut pas se permettre d’attendre plus longtemps ».

Le président américain Joe Biden a déclaré lundi que Netanyahu ne faisait pas suffisamment pour obtenir la conclusion d’un accord et il a indiqué que son administration était sur le point de pouvoir présenter une offre finale d’accord sur les otages – une présentation qui devrait avoir lieu dans le courant de la semaine.

Le porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain, John Kirby, s’exprimant lors du point de presse quotidien, à la Maison Blanche, à Washington, le 31 juillet 2024. (Crédit : Brendan Smialowski/AFP)

Le site d’information Walla a signalé que lors de la réunion qui a eu lieu lundi entre Barnea et Al-Thani, le Premier ministre qatari a dit au chef du Mossad de demander à Netanyahu d’afficher davantage de flexibilité sur plusieurs questions déterminantes dans le cadre des pourparlers – et notamment sur celle du couloir Philadelphi.

Un officiel israélien a confié à Walla que ni Israël, ni le Hamas n’accepteront la proposition américaine, qui comprendra des clauses qui déplaisent aux deux parties – faisant remarquer que ces dernières seront malgré tout poussées à lui donner leur aval.

Miller a admis qu’il n’y avait pas de négociations sur les otages actuellement mais il a précisé que le travail continuait.

« En fin de compte, la conclusion d’un accord exigera des deux parties qu’elles fassent preuve de souplesse. Il faudra que les deux parties cherchent des raisons de dire ‘oui’ plutôt que des raisons de dire ‘non’, » a-t-il déclaré.

Kirby et Miller ont semblé revenir sur le fait que la Maison-Blanche avait qualifié de « définitive » la proposition d’accord sur les otages qu’elle avait soumise le mois dernier à Israël et au Hamas. Ils ont refusé d’utiliser cette terminologie.

Un responsable de l’administration américaine avait affirmé de manière répétée que cette proposition était une « proposition de transition finale » alors qu’il s’exprimait devant les journalistes le jour même de sa présentation, le 16 août dernier.

Ce changement de la part de la Maison Blanche semble constituer un aveu : celui que l’offre qui avait été présentée le mois dernier fera encore l’objet de changements importants – ou qu’elle sera entièrement rejetée.

Miller a réaffirmé qu’Israël avait accepté la proposition présentée par les États-Unis et il a souligné que le Hamas devait encore faire part de sa réponse – mais il a ensuite paru minimiser l’importance de cette démarche, expliquant que l’acceptation de la proposition de transition n’équivalait pas à accepter sa mise en œuvre.

« Il restera encore beaucoup de chemin à parcourir après la proposition de transition. Il y a un certain nombre de détails portant sur la mise en œuvre sur lesquels nous devons nous mettre d’accord », a fait remarquer Miller.

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