Israël « bombarde des civils innocents » – vice Premier ministre irlandais
Depuis l'Afrique du Sud, Simon Harris a écrit "nous devons parvenir à une paix durable au Moyen-Orient, où ni le terrorisme ni les bombardements de civils innocents ne sont tolérés"
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Écrivant ce jeudi depuis l’Afrique du Sud, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères irlandais Simon Harris a accusé Israël – sans le mentionner par son nom – de « bombarder des civils innocents » alors que les groupes terroristes palestiniens du Hamas et du Jihad islamique restituaient quatre otages israéliens assassinés dans les geôles de Gaza.
Des terroristes armés et cagoulés ont remis des cercueils noirs censés contenir les corps de Shiri Bibas, une mère de famille et de ses deux garçons Ariel et Kfir – âgés de 4 ans et 8 mois et demi le jour de leur enlèvement -, symbole de la tragédie du 7 octobre 2023, ainsi que celui d’un octogénaire, Oded Lifshitz.
Il s’agissait de la première remise de corps d’otages par le Hamas depuis le pogrom du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza. La restitution des dépouilles intervient après plusieurs échanges d’otages contre des prisonniers palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, depuis le début du cessez-le-feu le 19 janvier.
« Le défilé des cercueils de jeunes enfants par le Hamas aujourd’hui était cruel, déchirant et tout à fait méprisable », a écrit Harris.
« C’est un rappel brutal de la brutalité du 7 octobre [2023]. »
« Nous devons parvenir à une paix durable au Moyen-Orient, où ni le terrorisme ni les bombardements de civils innocents ne sont tolérés », a-t-il ajouté.

Israël a nié avec véhémence et constance avoir pris pour cible des civils gazaouis tout au long de la guerre, affirmant que son combat était dirigé contre le Hamas et d’autres groupes terroristes palestiniens, et les accusant d’utiliser la population comme boucliers humains tout en se cachant dans un vaste réseau de tunnels souterrains construits sous la bande de Gaza.
L’Irlande a été l’un des plus ardents critiques d’Israël tout au long de la guerre à Gaza – une guerre qui avait éclaté le 7 octobre 2023, lorsque quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué plus de 1 200 personnes, principalement des civils, enlevé 251 otages de tous âges – commettant de nombreuses atrocités et perpétrant des violences sexuelles à grande échelle.
En novembre, le Parlement irlandais avait adopté une motion non contraignante déclarant « qu’un génocide est en train d’être perpétré sous nos yeux par Israël à Gaza ».
Et début janvier, l’Irlande a officiellement déposé une déclaration d’intervention dans l’affaire de « génocide » intentée par l’Afrique du Sud à l’encontre d’Israël, devant la Cour internationale de justice (CPI).
Le ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait réagi à cette décision en annonçant qu’il fermerait l’ambassade d’Israël en Irlande, qu’il a accusée de soutenir « les procédures politisées menées à la CPI contre Israël et ses dirigeants » et d’œuvrer à modifier la définition du « génocide » de manière à pouvoir prendre pour cible Israël devant la Cour.
Il avait également accusé Dublin d’avoir « encouragé » l’antisémitisme sous un Premier ministre qu’il a accusé de haïr les Juifs.
Le 27 janvier dernier, les Juifs irlandais s’étaient insurgés dimanche contre le président irlandais, Michael D. Higgins, qui a profité de son discours lors d’une cérémonie organisée à l’occasion de la Journée internationale de commémoration de la Shoah pour dénoncer la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas, fustigeant les « horribles pertes de vies humaines » à Gaza.