Israël confirme que la trêve à Gaza durera encore au moins vingt-quatre heures
Les termes de cet accord de dernière minute, finalisé juste avant l'échéance de la reprise des combats, à 7 heures du matin, devrait permettre de rapatrier encore huit otages israéliens
Israël a confirmé jeudi, en tout début de matinée, que la trêve temporaire à Gaza serait prolongée d’au moins vingt-quatre heures à l’issue de négociations qui se sont poursuivies pratiquement jusqu’à 7 heures du matin, à l’heure où les combats devaient reprendre.
Huit otages devraient à nouveau être libérés ce soir dans le cadre de cet accord.
Peu avant 7 heures du matin, l’armée a indiqué que « suite aux efforts livrés par les intermédiaires en faveur de la continuation du processus de libération des otages et conformément aux termes de l’accord, le cessez-le-feu va se poursuivre ».
Dans le cadre de cet accord, le Hamas devra libérer au moins dix otages pour chaque journée de pause supplémentaire dans les combats. L’État juif, de son côté, relâchera 30 prisonniers palestiniens pour chaque groupe de dix otages.
Suite à des informations variées qui ont été diffusées par les médias israéliens, des informations qui portaient sur une liste de nouveaux otages à remettre en liberté qui avait été fournie par le Hamas et qui avait été considérée comme inacceptable par Israël, le bureau du Premier ministre a fait savoir, peu avant 7 heures du matin, qu’il avait reçu une liste « qui respecte le cadre de l’accord et, en conséquence, la trêve va se poursuivre. »
Environ une heure plus tard, le Bureau du Premier ministre a annoncé qu’il avait informé les membres des familles des otages figurant sur cette liste que leurs proches seraient relâchés dans la soirée de jeudi.
Des informations parues dans les médias israéliens – qui n’ont pas été confirmées – ont laissé entendre qu’il y avait huit otages sur la liste qui avait été remise en cause et que le groupe terroriste y avait fait figurer soit deux ressortissants israélo-russes qui ont d’ores et déjà été remis en liberté, mercredi, dans le cadre d’un arrangement distinct avec Moscou, soit les corps sans vie d’otages israéliens, violant ainsi l’accord.
Ajoutant à la confusion, le ministère des Affaires étrangères qatari a confirmé la prolongation de la trêve entre Israël et le Hamas, disant qu’elle respecterait les mêmes termes qu’au cours des six derniers jours. Il y a eu un minimum de dix captifs remis en liberté au quotidien, ces derniers jours.
Une nouvelle entente qui est survenue quelques heures après que le cabinet de guerre s’est réuni, mercredi soir, pour une session spéciale consacrée à la possibilité de prolonger encore la pause dans les combats.
Soulignant l’urgence, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est arrivé jeudi matin en Israël pour des discussions sur les aides à Gaza et sur la trêve.
Le Hamas a libéré seize otages mercredi – 12 Israéliens et quatre Thaïlandais.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Yoav Gallant et le ministre Benny Gantz se sont rencontrés, tard dans la nuit, pour discuter de cette prolongation. Un responsable israélien avait aussi confirmé, plus tôt dans la soirée, aux journalistes qui s’étaient réunis que des représentants israéliens, américains, égyptiens et qataris étaient au Qatar pour évoquer la prolongation de la pause dans les combats, dans la soirée de mercredi.
La Douzième chaîne a signalé que l’État juif n’avait pas été satisfait de la liste envoyée pendant les pourparlers avec les intermédiaires, mercredi et jeudi en tout début de journée. Israël insiste sur la libération de tous les enfants et de toutes les femmes civiles qui se trouvent entre les mains du groupe terroriste. Les hommes armés du Hamas avaient enlevé environ 240 otages de tous les âges pendant l’attaque brutale survenue dans le sud d’Israël, le 7 octobre, où 1200 personnes avaient été massacrées.
L’accord temporaire de cessez-le-feu avait permis, mercredi, à un total de 97 civils d’être relâchés des geôles du Hamas : 73 Israéliens, 23 ressortissants thaïlandais un un Philippin.
« Ce qui est proposé dans les discussions sur la prolongation de la pause n’est pas optimal », a confié la source à l’AFP, ajoutant que les négociations s’étaient concentrées sur « deux jours ou plus » de trêve supplémentaires – avec la libération de prisonniers palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale et l’entrée d’aides humanitaires dans la bande de Gaza.
Au moins quatre enfants – Kfir et Ariel Bibas, 10 mois et quatre ans respectivement et Aisha et Bilal Ziyadne — ainsi qu’une vingtaine de femmes, selon les estimations, se trouveraient encore à Gaza après la libération de six groupes majoritairement constitués de femmes et d’enfants depuis la mise en vigueur de la trêve négociée par le Qatar, l’Égypte et par les États-Unis, vendredi dernier à sept heures du matin.
Le Hamas a annoncé mercredi que les enfants Bibas et leur mère, Shiri, avaient été tués au cours d’une frappe israélienne pendant la guerre, dans la bande. Il n’a pas précisé quand ces morts seraient survenues (la pause dans les combats est en place depuis le 24 novembre). Les groupes terroristes de Gaza ont, dans le passé, fait de telles affirmations concernant des otages dans le cadre d’une campagne de terrorisme psychologique.
S’exprimant auprès de la Douzième chaîne, une source israélienne de premier plan, qui a parlé sous couvert d’anonymat, a déclaré que les conditions de l’État juif étaient claires : « Soit les négociations ont lieu dans le cadre des combats, soit elles ont lieu avec une libération des otages qui continue en même temps ».
La source a ajouté que ce message serait transmis à Blinken pendant son déplacement en Israël, jeudi.
La trêve actuelle a été pré-approuvée par le cabinet israélien pour une durée maximale de dix jours et elle est vigueur depuis six jours. Israël avait libéré environ 210 prisonniers palestiniens détenus pour atteinte à la sécurité nationale, mercredi soir, pour garantir la remise en liberté des captifs civils israéliens qui se trouvent actuellement entre les mains du groupe terroriste.
Netanyahu a déclaré mercredi qu’Israël allait rapidement relancer sa campagne visant à éliminer le Hamas, qui est au pouvoir au sein de l’enclave côtière depuis 16 ans et qui orchestré l’assaut meurtrier du 7 octobre, qui a entraîné la guerre.
« Après cette phase de rapatriement de nos otages, l’État d’Israël retournera-t-il au combat ? ma réponse est un oui sans équivoque », a-t-il dit. « Il est impossible que nous ne retournions pas au combat et jusqu’au bout ».
Cette promesse a été répétée par les deux autres membres du cabinet de guerre, Gallant et Gantz, ainsi que par le chef d’état-major de Tsahal, le général Herzi Halevi, qui ont tous émis des communiqués affirmant qu’ils étaient prêts à relancer immédiatement la campagne militaire.
Jacob Magid et Emanuel Fabian ont contribué à cet article.