Israël en guerre - Jour 399

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Israël étudie la possibilité d’utiliser une société privée pour distribuer l’aide à Gaza

Les entreprises israéliennes ne seront pas sollicitées - mais Israël envisage de faire appel à une société de sécurité américaine

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Des garçons assis sur un chariot contenant des colis d'aide humanitaire, dans le centre de la ville de Gaza, le 27 août 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)
Des garçons assis sur un chariot contenant des colis d'aide humanitaire, dans le centre de la ville de Gaza, le 27 août 2024. (Crédit : Omar Al-Qattaa/AFP)

Israël envisage de faire appel à des entreprises privées pour distribuer l’aide humanitaire dans le nord de la bande de Gaza dans le cadre d’une tentative visant à supprimer un élément essentiel du pouvoir civil du Hamas, a déclaré un responsable israélien au Times of Israel.

Les entreprises israéliennes ne seront pas utilisées – mais Israël envisage de faire appel à une société de sécurité américaine, autour de laquelle l’armée israélienne établirait un périmètre de sécurité, a précisé le fonctionnaire.

L’espoir est d’obtenir l’adhésion des pays arabes pour la distribution de l’aide humanitaire, a-t-il poursuivi.

Le Conseil de sécurité de l’ONU, y compris les Etats-Unis, avait mis en garde Israël le 9 octobre contre le vote d’une loi qui interdirait l’agence controversée pour les Palestiniens, l’UNRWA, au lendemain du même avertissement lancé par le chef des Nations unies, Antonio Guterres. L’UNWRA est censée aider à délivrer les aides.

« Nous sommes également préoccupés par les récentes mesures prises par le gouvernement israélien pour limiter la livraison de marchandises à Gaza. Combinées aux nouvelles limites bureaucratiques imposées aux produits humanitaires en provenance de Jordanie et à la fermeture de la plupart des points de passage au cours des dernières semaines, ces restrictions n’auraient pour effet que d’intensifier les souffrances à Gaza », a déploré l’ambassadrice américaine à l’ONU, Linda Thomas-Greenfield.

S’agissant de l’avancement récent par la Knesset d’une législation visant à interdire les opérations de l’UNRWA en Israël et à empêcher les autorités israéliennes de contacter les responsables de l’agence de secours des Nations unies pour les Palestiniens, Mme Thomas-Greenfield a, fait rare, prévenu qu’elle suivait « avec une grande inquiétude la proposition de loi israélienne qui pourrait modifier le statut juridique de l’UNRWA ».

Elle a évoqué les allégations concernant l’UNRWA et a affirmé que seul « un petit pourcentage » de son personnel a des liens avec des groupes terroristes et a participé au massacre du 7 octobre.

Son homologue israélien Danny Danon l’a de son côté jugée « infiltrée à Gaza par le Hamas » et « irréparable ».

Israël estime que 10 % environ des personnels de l’UNRWA à Gaza sont liés au terrorisme et que les établissements d’enseignement sous les auspices de cette organisation incitent à la haine d’Israël et glorifient le terrorisme.

Début octobre, l’agence de presse Reuters avait en effet évoqué ces « nouvelles limites bureaucratiques » qui avaient entraîné de facto la baisse dans les livraisons d’aide alimentaire à Gaza.

Cette toute nouvelle réglementation douanière s’applique aux convois affrétés par l’ONU pour acheminer l’aide humanitaire venue de Jordanie via Israël, ont indiqué sept sources proches du dossier à Reuters. En vertu de cette réglementation, les membres des organisations humanitaires qui convoient de l’aide doivent remplir un formulaire indiquant leur numéro de passeport et endosser la responsabilité de toute fausse information concernant un envoi, ajoutent les sources.

Ces sources précisent que les agences humanitaires contestent le principe de cette nouvelle exigence, annoncée à la mi-août, et craignent que la signature du formulaire n’expose ses personnels à des problèmes juridiques si l’aide venait à tomber entre les mains du Hamas ou d’autres ennemis d’Israël.

En conséquence, depuis mi-septembre, l’aide ne transitait plus par la Jordanie, un acteur pourtant clé pour l’approvisionnement de Gaza. Le conflit n’affecte pas l’aide acheminée via Chypre ou l’Egypte, ajoutaient les sources.

Aussi dans son discours prononcé à l’ONU fin septembre, le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait mis en garde contre le fait que groupe terroriste palestinien du Hamas profitait des aides, en les vendant aux Palestiniens.

« Maintenant, mesdames et messieurs, même si les capacités militaires du Hamas sont dorénavant considérablement réduites, les terroristes continuent d’exercer un certain pouvoir à Gaza, volant la nourriture que les agences humanitaires font entrer à Gaza avec notre permission. Le Hamas vole la nourriture, puis il augmente les prix. Ses membres se nourrissent avant de remplir leurs coffres avec l’argent qu’ils extorquent à la population. Ils vendent cette nourriture volée à des prix exorbitants et c’est ainsi que le groupe terroriste se maintient au pouvoir. Ça aussi ça doit cesser, et nous nous efforçons d’y mettre un terme, » avait expliqué Netanyahu.

Mi-septembre, la chaîne israélienne N12 avait diffusé des enregistrements qui semblaient indiquer que des éléments du groupe terroriste palestinien du Hamas discuter de la manière de se débarrasser de l’aide débordante qu’ils avaient saisie dans l’enclave.

Dans les enregistrements de conversations radio, un terroriste dit : « Nous avons des camions débordant de marchandises ». Le deuxième terroriste décline l’offre en disant : « Nous avons tout. En attendant, nous n’avons plus de place dans les magasins ». Il suggère alors d’envoyer les marchandises à Khan Younès.

Selon le reportage télévisé, ces enregistrements témoignent des difficultés à faire pression sur le Hamas, qui gagne des millions en prenant le contrôle des centaines de camions d’aide internationale qui entraient chaque jour dans la bande de Gaza.

Le reportage indiquait également que l’armée israélienne envisageait de réexaminer les efforts visant à permettre aux commerçants privés d’importer des marchandises dans la bande de Gaza, car le Hamas s’est arrogé 20 % de tous les bénéfices tirés de ces transactions.

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