Israel Katz : J’aurais pu former une coalition, Netanyahu a voulu l’opposition
L'ancien ministre des Finances trouve "dommage" que l'ex-Premier ministre n'ait pas renoncé à la direction de son parti pour permettre la formation d'un gouvernement de droite
Le député du Likud et ancien ministre des Finances Israel Katz a déclaré samedi soir qu’il n’aurait eu aucun problème à mettre en place une coalition de droite après les dernières élections si l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu avait renoncé à la direction du parti, une nouvelle preuve de la méfiance croissante envers le chef de l’opposition qui s’est installée au sein de son propre parti.
S’adressant à la Douzième chaîne, Katz a réitéré son affirmation selon laquelle Netanyahu avait rejeté sa proposition de donner à un autre député du Likud une chance de former un gouvernement, condamnant le parti de droite à rejoindre l’opposition.
« J’ai suggéré à Netanyahu à l’époque que, puisqu’il offrait au chef de chaque petit parti d’être Premier ministre [dans le cadre d’un accord de rotation], il pourrait me laisser être Premier ministre », a déclaré Katz à la Douzième chaine.
M. Katz a déjà déclaré qu’il avait suggéré à M. Netanyahu de se retirer temporairement pour permettre la formation d’un gouvernement de droite, le parti Tikva Hadasha de l’ancien député du Likud Gideon Saar ayant déclaré qu’il pourrait s’allier au Likud s’il n’était pas dirigé par M. Netanyahu.
M. Katz a affirmé samedi que s’il avait eu la possibilité de former une coalition, il y serait « certainement » parvenu.
« Je pense que j’avais raison sur ce point, et c’est dommage que cela ne se soit pas produit. Mais Netanyahu a décidé qu’il deviendrait chef de l’opposition et nous respectons cela », a déclaré M. Katz, ajoutant qu’il se présentera à la tête du parti lorsque Netanyahu décidera de ne plus chercher à récupérer le poste de Premier ministre des mains de Naftali Bennett.
M. Katz n’est pas le seul à convoiter le trône de M. Netanyahu ou à critiquer la façon dont ce dernier gère la situation politique post-électorale.
L’ancien ministre de la Santé, Yuli Edelstein, aurait déjà attaqué Netanyahu dans des conversations privées, ses associés accusant l’ancien Premier ministre d’avoir commis « toutes les erreurs possibles » qui ont coûté le gouvernement au Likud. Edelstein a également déclaré à ses associés qu’il se présenterait aux primaires pour devenir le nouveau dirigeant du parti.
L’ancien maire de Jérusalem, Nir Barkat, qui a également déclaré avoir l’intention de se présenter à la tête du Likud si Netanyahu finissait par se retirer, a déclaré le mois dernier que Netanyahu s’était trompé dans ses « considérations » et qu’il aurait dû se retirer pour empêcher un changement de gouvernement.
Désormais leader de l’opposition, M. Netanyahu tente de renforcer sa position à la tête du parti par une offensive de charme à l’égard de ses collègues, après des années de simples relations d’échange, ont déclaré trois députés anonymes du Likud au journal Israel Hayom dans un article publié jeudi.
Les trois députés ont déclaré que M. Netanyahu n’était pas proche des législateurs de son parti et ne bénéficiait pas de leur confiance, résultat d’années de négligence présumée dans l’entretien de relations personnelles.
« Le problème de Netanyahu est qu’on ne lui fait pas confiance », a déclaré l’un des anciens ministres.
Netanyahu devra donc « travailler très dur » pour reconstruire ses connexions, a déclaré le député. « Il n’est pas certain qu’il se souvienne encore comment faire cela, et donc, selon mon estimation, c’est voué à l’échec. »
La publication d’un tel article était inhabituel pour Israel Hayom, qui a longtemps été extrêmement favorable à Netanyahu.
Avec l’arrivée d’un nouveau gouvernement le mois dernier, qui a mis fin à plus de 12 années consécutives de règne de Netanyahu, le chef du Likoud a été contraint de mener son parti dans l’opposition, courant le risque que des députés se séparent du parti pour rejoindre le gouvernement.
Une proposition de modification de la loi qui permettrait à seulement quatre députés d’un parti de le quitter et de former une nouvelle faction – au lieu du taux actuel fixé à un tiers – a renforcé cette menace.