Israël libère 369 prisonniers palestiniens, dont 36 condamnés à la perpétuité
Israël a vêtit les détenus de tee-shirts portant l'étoile de David ; 25 palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël, dont Ahmed Barghouti, seront expulsés

Israël a commencé à remettre en liberté plus de 300 prisonniers de sécurité palestiniens, dont plus d’une trentaine qui étaient condamnés à la prison à vie pour des assassinats terroristes, après que le Hamas a libéré les otages israéliens Sagui Dekel-Chen, Sasha Trufanov et Yaïr Horn dans la matinée de samedi, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu à Gaza qui a ouvert la porte à la remise en liberté des otages.
Selon le Bureau d’information sur les prisonniers qui est lié au groupe terroriste palestinien du Hamas, 369 Palestiniens incarcérés pour atteinte à la sécurité en Israël devaient être libérés, dont 333 qui avaient été arrêtés à Gaza pendant la guerre et 36 qui purgeaient des peines d’emprisonnement à vie.
Il s’agit de la plus importante remise en liberté de prisonniers à ce jour à être intervenue dans le cadre de cet accord de cessez-le-feu.
Dans une initiative qui a vraisemblablement été prise en représailles au rituel adopté par le Hamas lors des libérations d’otages – ils sont habillés en prisonniers et un « cadeau » leur ait remis sous forme de certificat -l’Administration pénitentiaire israélienne (IPS) avait habillé les détenus d’un tee-shirt arborant une étoile de David, le logo de l’agence de sécurité intérieure du Shin Bet et la phrase, écrite en arabe, « Nous n’oublierons pas et nous ne pardonnerons pas ».
Les prisonniers auraient également reçu un bracelet portant également un logo du Shin Bet et ils auraient visionné un film sur les ravages essuyés à Gaza.
Environ une heure après le rapatriement des otages en Israël, des images en direct ont montré le premier bus de prisonniers palestiniens quittant la prison d’Ofir pour Ramallah, en Cisjordanie, où une foule en liesse les a accueillis.

À leur descente du bus, la majorité des prisonniers palestiniens ont semblé avoir dissimulé les tee-shirts sous des keffiehs – le foulard arabe censé protéger du soleil et du sable qui est devenu un symbole du nationalisme palestinien – ou sous des vestes.
D’autres bus remplis de prisonniers ont quitté une prison israélienne dans le désert du Néguev en direction de Gaza.
Les 333 prisonniers qui étaient originaires de la bande de Gaza ont été renvoyés dans cette région. Parmi les condamnés à des peines de prison à vie, dix ont été envoyés en Cisjordanie et un à Jérusalem-Est. 25 autres ont été expulsés vers Gaza ou à l’étranger, via l’Égypte.
Dans le cadre de la première phase de l’accord, Israël a accepté de libérer plus de 1 900 prisonniers de sécurité palestiniens. Parmi eux se trouvent plus de 270 détenus qui ont été condamnés à perpétuité, en échange de 33 Israéliens (femmes, enfants, hommes civils de plus de 50 ans et personnes considérées comme des « cas humanitaires »).

Avec la libération des otages qui a eu lieu dans la matinée de samedi – c’est le sixième échange dans le cadre de l’accord actuel – le Hamas a libéré 20 captifs israéliens et cinq autres otages thaïlandais jusqu’à présent.
Sagui, Sasha, et Yaïr avaient été kidnappés au kibboutz Nir Oz, le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes placés sous la direction du Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, massacrant plus de 1 200 personnes et enlevant 251 personnes, qui avaient été emmenées en captivité à Gaza. Cette attaque sanglante avait été à l’origine de la guerre à Gaza.

Ils ont envoyé des kamikazes
Parmi les prisonniers palestiniens condamnés à vie qui ont été relâchés samedi figurent Ahmed Barghouti, Ahmed Abu Hader, Bacher Najjar et Shadi Abu Shakhdam, qui avaient tous commis des attentats de premier plan durant la Seconde Intifada (2000-2005).
Barghouti, haut responsable du Fatah – le rival laïc du Hamas – avait écopé de treize peines de prison à vie pour plusieurs attaques terroristes, notamment pour avoir envoyé des kamikazes à Jérusalem qui avaient tué douze Israéliens et qui avaient fait des dizaines de blessés. Il sera expulsé vers l’étranger via l’Égypte.
Il avait été appréhendé aux côtés de Marwan Barghouti, un chef terroriste du Fatah, en 2002. Marwan Barghouti ne devrait pas être libéré dans le cadre de la première phase de l’accord.
Abu Hader, pour sa part, purgeait onze peines de prison à vie en Israël pour un attentat qui avait fait cinq morts dans une salle de spectacle à Hadera. Il a également été reconnu coupable d’avoir planifié un attentat terroriste à l’hôpital Sheba.
One of the Palestinians set to be released tomorrow is Ahmed Taleb Barghouti, a commander of the Al-Aqsa Martyrs’ Brigades in the Ramallah region and a close confidant of Marwan Barghouti. He was arrested by Israeli forces in 2002 and sentenced to 13 life terms. Now, after more… pic.twitter.com/Juf3nluyp6
— Drop Site (@DropSiteNews) February 14, 2025
Najjar avait écopé de six peines de prison à perpétuité pour une attaque qui avait tué quatre Israéliens, dont un enfant de 9 ans, à un carrefour du sud de la Cisjordanie.
Abu Shakhdam, membre du groupe terroriste Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), purgeait six peines de prison à vie pour avoir participé à un attentat-suicide en 2002, qui avait endeuillé le marché Mahane Yehuda de Jérusalem. Cet attentat avait fait six morts et plus de 80 blessés.
Parmi les détenus qui doivent être relâchés samedi, il y a aussi Hussam Abu Safiya, le directeur de l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de Gaza.
Tsahal avait arrêté Abu Safiya après avoir mené un raid contre son hôpital au mois de décembre, pendant le siège du nord de la bande de Gaza. Israël a accusé à plusieurs reprises le Hamas de mener des opérations depuis les hôpitaux. L’arrestation d’Abu Safiya, qu’Israël avait initialement démentie, avait entraîné de vives critiques dans le monde entier, notamment de la part du groupe israélo-palestinien Médecins pour les droits de l’homme. Les avocats représentant Abu Safiya ont accusé Israël de l’avoir torturé.

70 des otages qui avaient été kidnappés par le Hamas le 7 octobre 2023 se trouvent toujours à Gaza – y compris les corps sans vie d’au moins 35 personnes dont la mort a été confirmée par l’armée israélienne.
Le Hamas a libéré 21 otages jusqu’à présent – des civils, des soldats et des ressortissants thaïlandais – au cours d’un cessez-le-feu qui a débuté au mois de janvier. Le groupe terroriste avait relâché 105 civils au cours d’une trêve qui avait duré une semaine à la fin du mois de novembre 2023, et quatre otages avaient été libérées avant cela.

Huit otages ont été secourus vivants par Tsahal, et les corps sans vie de 40 otages ont également été retrouvés, dont trois qui avaient été tués accidentellement par les soldats alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le groupe terroriste palestinien détient également deux civils israéliens entrés dans la bande de Gaza en 2014 et 2015, ainsi que le corps d’un soldat de Tsahal tué en 2014. Le corps d’un autre soldat de Tsahal, également tué en 2014, a récemment été récupéré à Gaza lors d’une opération militaire israélienne secrète.