Israël réfléchit à des moyens de pression sur le Hamas
Le chef de l’armée s’apprête à mener des « opérations importantes » pour obliger le groupe terroriste à relâcher les otages
Raphael Ahren est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Alors qu’on en est au quatrième jour de recherche des trois adolescents kidnappés, les responsables israéliens réfléchissent à un certain nombre de mesures pour mettre plus de pression sur le groupe terroriste du Hamas, qui a pris part à l’enlèvement.
Les forces israéliennes ont arrêté 40 membres du Hamas durant la nuit de dimanche, dont des fonctionnaires hauts placés, ce qui fait un total de 150 d’arrestations depuis l’enlèvement, selon un porte-parole de l’armée lundi matin.
Le gouvernement réfléchirait à la possibilité d’expulser les hauts dirigeants du Hamas en Cisjordanie à la bande de Gaza.
Les fonctionnaires du ministère de la Justice ont débattu dimanche de la légalité d’une telle mesure en vertu du droit international et si elle passerait lors d’un contre-examen de la Haute Cour de Justice d’Israël, a déclaré un haut responsable israélien à Haaretz.
Les autres mesures auxquelles ils ont réfléchi incluent la démolition des maisons de hauts responsables du Hamas et des sanctions contre les membres actuellement dans les prisons israéliennes, a rapporté le journal.
« Nous avons un but, et c’est de trouver ces trois garçons et les ramener chez eux, et de frapper le Hamas aussi durement que possible, et c’est ce que nous ferons», a déclaré le chef d’état-major de l’armée Benny Gantz dimanche, lors d’une communication sur la situation en fin de soirée. « Nous sommes sur la bonne voie pour une opération importante ».
Le ministre de l’Economie Naftali Bennett n’a pas confirmé dimanche soir les plans pour expulser les membres du Hamas ou les autres mesures concrètes que le gouvernement envisagerait, mais a fait allusion à des mesures visant à nuire à l’organisation.
Les responsables de l’enlèvement d’Eyal Yifrach, 19 ans, Gil-ad Shaar, 16 ans, et Naftali Frankel, 16 ans, devront « payer », a déclaré Bennett. « Il faut leur faire mal, et ils ont besoin de savoir que nous allons localiser celui qui est derrière tout cela, celui qui a planifié et exécuté cela, de sorte qu’ils le regrettent ».
Le cabinet réfléchit à de « très nombreuses options différentes », affirme-t-il.
Le ministre de la Défense Moshe Yaalon a laissé entendre dimanche qu’Israël, soit dans le cadre d’une punition soit pour contrecarrer les attaques futures, peut rétablir sa campagne d’éliminations ciblées contre la direction de l’organisation.
« Nous saurons comment faire payer un prix très lourd aux dirigeants du Hamas, où et quand nous le jugeons approprié, et à quiconque qui réfléchit à la notion de nuire aux citoyens israéliens ou à perturber leur vie », a déclaré Yaalon à la cérémonie du Prix d’Israël de la Défense à la résidence du président à Jérusalem.
Le député Zeev Elkin, le nouveau président de la puissante commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset, a appelé le gouvernement à arrêter de nouveau les 1 027 prisonniers de sécurité palestiniens qu’Israël avait libérés en échange du soldat israélien Gilad Shalit en 2011, et les 78 prisonniers libérés récemment dans le cadre du processus de paix qui est au point mort.
« Le temps est venu pour nous de retourner l’équation et de changer les règles du jeu. Les terroristes doivent savoir que ces enlèvements criminels mettent les terroristes en prison plutôt que de permettre leur libération », a-t-il déclaré dimanche dans une interview à la Deuxième chaine, et a depuis réitéré ce message dans d’autres médias et sur Facebook.
Le cabinet de sécurité doit se réunir lundi après-midi pour discuter des prochaines étapes pour Israël.