Israël sait où est Sinwar mais ne peut l’atteindre car il est entouré d’otages – média
De multiples sources disent qu'Israël sait où le chef du Hamas a trouvé refuge mais que son utilisation de boucliers humains israéliens décourage toute attaque
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Israël saurait très exactement où se trouve le chef de la branche armée du Hamas Yahya Sinwar, qui dirige la bande de Gaza et qui a été l’artisan de l’attaque terroriste meurtrière du 7 octobre sur le sol israélien, selon de multiples médias.
Toutefois, Sinwar s’est entouré d’un grand nombre d’otages israéliens vivants, ce qui empêche l’armée israélienne de le prendre pour cible, a indiqué le journal Israel Hayom dans son édition de lundi.
Un article qui fait suite à une déclaration similaire faite dimanche devant les caméras de la chaîne publique israélienne Kan par l’ancien chef du Directorat des Renseignements militaires, Amos Yadlin.
Jonathan Schanzer, vice-président de la Foundation for Defense of Democracies à Washington, a écrit sur Twitter qu’il avait entendu des informations similaires depuis des semaines de la part de « personnes informées ».
« Les informations en provenance d’Israël, au cours des deux derniers jours, font écho à celles qui m’ont été communiquées depuis quelques semaines », a-t-il confié au Times of Israel. « Et en particulier celle que les Israéliens ont une bonne idée de la cachette où se réfugie actuellement Yahya Sinwar ».
« Mon hypothèse, même si elle n’a pas été confirmée, est qu’il se trouve dans les tunnels qui s’étendent sous Khan Younès », a continué Schanzer. « Mais ce que j’ai entendu plus spécifiquement, c’est qu’il s’est entouré d’otages israéliens. Il les utilise comme des boucliers humains ».
L’armée, de son côté, n’a pas répondu à une demande de commentaire.
Sinwar aurait parlé aux otages dans un hébreu pratiquement sans accent pour les rassurer peu après leur kidnapping par le Hamas et leur arrivée à Gaza, après l’attaque commise par le groupe terroriste, le 7 octobre.
« Bonjour, je suis Yahya Sinwar. Vous êtes mieux protégés ici que n’importe où ailleurs. Rien ne vous arrivera », avait dit le leader du groupe terroriste aux captifs, selon la Douzième chaîne. Un otage présent lors de la rencontre a par ailleurs raconté les faits auprès de sa famille et des services de sécurité, qui ont confirmé l’histoire, avait indiqué la chaîne.
Ces dernières semaines, l’armée israélienne a démoli un appartement qui appartenait à Sinwar dans le nord de Gaza, appartement qui surplombait un vaste réseau de tunnels.
Si l’armée affirme régulièrement se rapprocher de Sinwar, le chef terroriste n’a pas encore été capturé, privant Israël d’une victoire opérationnelle déterminante pour le moral des troupes et des citoyens.
Au mois de décembre, Sinwar a émis son tout premier message public depuis le 7 octobre. Il a alors estimé que le groupe était sur le point d’écraser l’armée israélienne et, faisant référence à Israël, il a ajouté que le Hamas ne se soumettrait pas « aux conditions dictées par l’occupation ».
Sinwar a aussi affirmé de manière mensongère que les Brigades al-Qassam, l’aile armée du Hamas, avaient « pris pour cible » plus de 5 000 soldats et officiers israéliens et qu’elles avaient tué environ un tiers d’entre eux – soit plus de 1 500.
Israël a déclaré que la vie des chefs du Hamas était en sursis dans le sillage du massacre commis par le groupe terroriste le 7 octobre – mais l’armée n’est pas parvenue, jusqu’à présent, à atteindre ses plus hauts responsables au sein de l’enclave côtière, qui auraient trouvé refuge dans le vaste réseau de tunnels de la bande en conservant les otages israéliens à proximité directe.
Israël aurait été à l’origine de la mort du numéro 2 du Hamas, Saleh al-Arouri, dans la capitale du Liban à Beyrouth, la semaine dernière – ce qui ferait de ce dernier le chef du Hamas de plus haut-rang à avoir été tué par l’État juif dans le cadre de la guerre en cours.
Il resterait à Gaza 132 otages qui avaient été enlevés lors de l’assaut meurtrier du 7 octobre et qui avaient été emmenés dans la bande – tous ne seraient pas encore en vie. Quatre captives avaient été ultérieurement relâchées et une soldate avait été secourue par l’armée. Les corps sans vie de huit otages ont aussi été rapatriés et trois captifs qui tentaient de s’enfuir ont été accidentellement tués par les soldats. L’armée a confirmé la mort de 23 des personnes qui se trouvent encore entre les mains du Hamas, citant de nouvelles informations et renseignements obtenus par les troupes qui sont sur le terrain.
Plus de 240 otages avaient été enlevés, le 7 octobre, quand les terroristes, franchissant la frontière, avaient semé la désolation dans les communautés du sud d’Israël et qu’ils avaient massacré 1200 personnes, des civils en majorité.