Israël va partiellement rénover une passerelle qui relie au mont du Temple
Suite au rapport d'ingénierie sur le risque d’effondrement du pont Mughrabi, l’État veut remplacer les poutres décrépites; le site est trop sensible pour une réfection complète
L’État procédera à des réparations mineures sur la passerelle qui sert d’unique point d’entrée au mont du Temple de Jérusalem pour les Juifs et les touristes, en raison d’un risque d’effondrement, selon un reportage télévisé diffusé jeudi.
L’état précaire du pont Mughrabi fait craindre une autre catastrophe, quelques mois après que l’effondrement d’une passerelle a tué 45 personnes lors du pèlerinage du mont Meron dans le nord d’Israël.
Quelques jours après la tragédie de mai, un ingénieur municipal engagé par la Western Wall Heritage Foundation a inspecté le pont Mughrabi. Invoquant son mauvais état, il a demandé son remplacement immédiat et n’a autorisé son utilisation que jusqu’en septembre.
Dans une lettre obtenue par l’Associated Press, l’ingénieur Ofer Cohen a déclaré que les poutres en bois de la passerelle, construite à la hâte, étaient « dans un état de sécheresse extrême » et gravement fissurées. Il n’a approuvé l’utilisation du pont que jusqu’en septembre au plus tard, et a exhorté les autorités « à agir immédiatement pour remplacer le pont afin d’en sécuriser l’utilisation ».
En réponse au rapport de l’ingénieur, l’État a déclaré qu’il procéderait au remplacement progressif des poutres en bois qui sont en mauvais état, a rapporté la Treizième chaîne.
Cette décision permettrait de continuer à utiliser ce pont temporaire, car Israël n’a actuellement aucun projet de solution permanente, selon le rapport.
Le pont Mughrabi, qui relie l’enceinte du mur Occidental à la porte Mughrabi, a été construit à la hâte il y a 15 ans pour remplacer temporairement la rampe d’accès en terre de l’époque qui menaçait de s’effondrer.
L’ingénieur de structure avait recommandé de remplacer ce pont par un pont en métal, qui serait plus durable et ignifuge.
Cependant, cela attiserait probablement les tensions avec les Palestiniens et avec la Jordanie, qui considèrent toute activité de construction dans cette zone comme une provocation contre les musulmans.
Le mont du Temple est considéré comme le lieu le plus saint du judaïsme car c’est le site où se trouvaient autrefois les premier et deuxième temples juifs. Il abrite également la mosquée Al-Aqsa, le troisième site le plus saint de l’islam.
Israël a capturé le mont du Temple, le reste de la Vieille Ville, et Jérusalem-Est à la Jordanie lors de la guerre des Six Jours de 1967, et les a ensuite annexés, tout en autorisant le Waqf jordanien (une institution musulmane) à continuer à gérer le complexe et les autres sites islamiques de Jérusalem. Israël autorise les Juifs à visiter le mont du Temple mais pas à y prier (bien que des cas de plus en plus fréquents aient été rapportés).
La Jordanie et les dirigeants palestiniens ne reconnaissent pas ce site comme étant un lieu sacré du judaïsme. Toute action considérée comme une modification du statu quo dans ou autour de l’enceinte est un sujet ultra-sensible qui provoque souvent de fortes réactions de la part de la Jordanie.
En 2014, Israël a démantelé une rampe d’accès en bois en construction qui aurait remplacé la passerelle. Mais face aux fortes pressions jordaniennes, Benjamin Netanyahu, alors Premier ministre, a ordonné le retrait de la structure, affirmant que sa construction était « illégale » et n’avait pas reçu l’autorisation adéquate, selon une source gouvernementale à l’époque.