« J’ai essayé d’aller dans le salon, mais il n’était plus là » : une frappe manquée de peu à Rehovot
Deborah Fait, 84 ans, a été réveillée par des sirènes et des explosions ; sa maison a été fortement endommagée par une frappe au missile, mais elle est indemne : "J'ai de la chance d'être en vie"

Samedi aux environs de 23 heures, les Israéliens de tout le pays ont reçu l’ordre, de la part du Commandement du front intérieur, de se rendre dans les abris antiaériens alors que l’Iran lançait une salve de missiles en direction de l’État juif.
Deborah Fait, 84 ans, a quitté son appartement situé dans la ville de Rehovot pour aller dans l’abri situé au sous-sol de son immeuble.
« Je suis descendue en compagnie de mes voisins et après un certain temps, alors que l’urgence semblait être passée, nous sommes retournés dans nos appartements », raconte-t-elle au Times of Israel par téléphone.
Fait, arrivée en Israël depuis l’Italie en 1995, qui vit seule, a d’abord pensé rester sur le canapé pour attendre la prochaine sirène.
« Je m’attendais à ce qu’il y ait d’autres alertes mais j’étais tellement fatiguée que j’ai décidé d’aller me coucher et de me reposer », dit-elle.
Elle a sombré dans un sommeil profond.
« Tout à coup, j’ai été réveillée en sursaut par des bruits assourdissants et par des explosions tandis que les sirènes retentissaient », explique-t-elle.
Il était environ 3 heures du matin lorsque les missiles iraniens ont frappé.
« Je me suis assise sur le lit, j’ai enfilé mes pantoufles et j’ai ouvert la porte pour aller dans le salon, mais il n’était plus là », décrit-elle.
« L’explosion a déchiré le plafond, elle a fait tomber des planches de bois épaisses, notamment à l’endroit où se trouve le canapé, très précisément là où je voulais rester me reposer. Je pouvais à peine respirer à cause de la poussière. »
Fait précise que dans l’appartement voisin, les fenêtres ont été brisées, mais que personne n’a été blessé dans l’immeuble.
« Nous allons tous bien, mis à part l’angoisse », déclare-t-elle. « J’ai une chance incroyable d’être encore en vie. Si j’étais restée sur le canapé, je serais morte ».
La police est arrivée peu après.
« Ils m’ont demandé si je devais aller à l’hôpital et ils m’ont proposé de rester à l’hôtel, mais mon fils est venu me chercher et il m’a aidée à rassembler quelques affaires pour emménager dans son appartement à Holon », ajoute-t-elle.
A quelques encablures du logement de l’octogénaire, l’Institut Weizmann des sciences a annoncé dimanche que certains bâtiments de son campus avaient été endommagés après avoir été touchés par un missile.
Une vidéo et d’autres images auxquelles le Times of Israel a pu avoir accès – à la condition qu’elles ne soient pas rendues publiques – ont montré les dégâts importants qui ont été essuyés par un bâtiment du campus universitaire, où un incendie a continué de brûler plusieurs heures après l’attaque.
A Rehovot, ce sont au moins 42 personnes qui ont été blessées lorsqu’un missile s’est abattu sur un quartier résidentiel, détruisant au moins un immeuble d’habitation, selon les services de secours du Magen David Adom.

Fait confirme que de nombreux bâtiments de son quartier ont été endommagés.
« J’ai aussi beaucoup de chance car j’avais déjà prévu de déménager de mon appartement à la fin du mois, je ne me retrouve donc pas sans domicile, mais toutes mes affaires sont couvertes de poussière », dit-elle.
Que ressent-elle après cette épreuve ? Répondant à cette question, Fait reste imperturbable.
« À mon âge, personne ne devrait avoir à vivre quelque chose de pareil », dit-elle. « Mais j’ai passé 30 années très heureuses en Israël ».
« Israël est ma patrie et je n’ai aucun regret », assure-t-elle.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.