Johansson décrit SodaStream comme un « modèle »
L'actrice se défend fermement et affirme qu'elle connaissait l'existence de l'usine cisjordanienne avant de signer
L’actrice Scarlett Johansson a plus que jamais défendu son rôle de porte-parole pour la compagnie SodaStream lors d’une interview dimanche. Elle a également critiqué l’organisation britannique Oxfam, pour laquelle elle a longtemps été ambassadrice avant de démissionner.
Johansson a indiqué au quotidien britannique l’Observer qu’elle voit l’usine de la compagnie « comme une sorte de modèle pour aller de l’avant dans cette situation qui semble impossible. » En effet, l’usine, située dans l’implantation Mishor Adumim en Cisjordanie, emploie des Palestiniens, des Arabes israéliens et des Juifs israéliens.
Oxfam l’avait sévèrement critiquée pour ses liens avec la firme de sodas. Johanson s’est défendue, affirmant qu’il « ne semble pas bien qu’une organisation non gouvernementale soutienne quelque chose qui soutient une cause politique. »
L’actrice a indiqué qu’Oxfam avait « financé une campagne BDS [Boycott, désinvestissement, sanctions] dans le passé. » L’auteur de l’article de l’Observer a cependant écrit qu’Oxfam nie avoir soutenu le BDS contre Israël.
L’actrice était interviewée par l’Observer sur son rôle d’alien dans le film de science-fiction « Under the Skin. » L’Observer est un journal affilié au quotidien britannique the Guardian et son contenu peut être lu sur le site de ce dernier. La conversation entre l’actrice et la journaliste a finalement débouché sur la compagnie Sodastream.
La journaliste ne mentionne pas dans son article le fait que l’usine emploie des Arabes israéliens et des Palestiniens.
Son article critique ouvertement l’actrice : « Il semblerait qu’elle n’ait pas reçu de très bons conseils ; que la personne qui est bien payée pour protéger ses intérêts n’a pas entrepris les recherches nécessaires avant qu’elle ait accepté ce rôle et ne s’engage dans le conflit géopolitique le plus insoluble au monde. […] Était-ce qu’une erreur ? »
La réponse de Johansson est particulièrement vigoureuse. « Je ne regrette pas ma décision. Je connaissais cette usine en particulier avant de signer. »
« Vraiment ? » demande la journaliste, apparemment surpris ou méfiant.
« Oui, et… cela ne me semble toujours pas problématique, » a-t-elle répondu. « Jusqu’à ce que quelqu’un trouve une solution, autre que de fermer l’usine et donc supprimer l’emploi de ces gens, ce n’est pas la solution au problème. »
La journaliste lui explique alors que « la communauté internationale affirme que les colonies sont illégales et ne devraient pas se trouver là. »
Ce à quoi Johansson rétorque : « Je pense que cela est très facilement contestable. Dans ce cas, on m’a plongée dans cette conversation qui a une plus grande dimension que ce problème en particulier. Et il n’y a pas de bon ou de mauvais côté concernant cette question. »
Mais le journaliste n’est pas convaincu, et poursuit « Il y a beaucoup d’unanimité… à propos des colonies en Cisjordanie. »
« Je pense qu’il y en a en Grande-Bretagne, » répond l’actrice. « C’est une chose que j’ai remarquée… Je vois cette usine comme une sorte de modèle pour aller de l’avant dans cette situation qui semble impossible.»
La journaliste souligne alors que l’ONU, la Croix Rouge et la Cour de Justice internationale sont tous d’accord pour dire que les implantations sont illégales.
Elle ajoute : « D’une part, j’admire Johansson pour sa fermeté – sa mère est juive et elle a certainement une ferme opinion sur Israël et sa politique. D’autre part, je pense qu’elle est désespérément naïve. Ou, plus probablement, mal conseillée. De tous les conflits du monde dans lesquels elle aurait pu s’engager… »
Elle enchaîne alors sur la dispute entre Johansson et Oxfam. « … Le public vous a vue faire le choix entre Oxfam – une œuvre caritative qui cherche à réduire la pauvreté mondiale – et accepter beaucoup d’argent pour faire la publicité d’un produit d’une compagnie commerciale. Pour beaucoup de monde, cela revient à faire le choix entre la charité – le bien – et beaucoup d’argent – l’avarice. »
Mais Johansson se défend en critiquant Oxfam. « Bien sûr qu’on peut le voir ainsi. Mais je pense aussi qu’il n’est pas bien pour une organisation non gouvernementale de soutenir quelque chose qui soutient une cause politique… Cela ne me semble pas juste. Il y a beaucoup de preuves qu’Oxfam soutient et a financé une campagne de BDS dans le passé. Cela ne peut pas vraiment être démenti. »
Cette interview de Johansson s’est avérée être sa défense la plus ferme de son rôle pour la compagnie SodaStream.
Plus tôt ce mois-ci, elle a indiqué au quotidien London’s Telegraph qu’elle croyait en la compagnie et a fait l’éloge de ses prouesses environnementales.
« Je ne suis pas experte sur l’histoire de ce conflit, mais je n’ai jamais prétendu le contraire, » a-t-elle révélé au journal.
« Mais je crois en cette compagnie, je pense qu’elle a le potentiel de faire une grande différence au niveau environnemental. [Le président] Daniel Birnbaum a indiqué a plusieurs reprises qu’il avait hérité de cette usine et ne voulait renvoyer personne – la plupart de ces personnes sont des Palestiniens. »