Jordanie : John Kerry rencontre le roi Abdallah II
La Jordanie a menacé de mettre fin au traité de paix de 1994 avec Israël
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry s’est entretenu vendredi en Jordanie avec le roi Abdallah II au sujet du processus de paix israélo-palestinien, selon la porte-parole du département d’Etat Marie Harf voyageant avec le ministre et la presse.
Cette étape de quelques heures à Aqaba de M. Kerry, qui s’évertue depuis des mois à obtenir l’aval des Israéliens et des Palestiniens sur un « accord-cadre », n’avait pas été annoncée à l’avance.
M. Kerry et le roi ont eu un déjeuner privé, selon le département d’Etat. Après son départ, le palais a publié un bref communiqué affirmant que le chef de la diplomatie américaine avait « fait part au roi des derniers développements des négociations de paix entre Palestiniens et Israéliens ».
« M. Kerry a également informé le roi des discussions entre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le président américain Barack Obama à Washington » cette semaine, ajoute le texte.
« Le roi a insisté sur la nécessité de parvenir à une paix globale en accord avec une solution à deux Etats ».
Abdallah II a également souligné que les intérêts de son pays constituaient sa première priorité « particulièrement sur les questions dites de statut final »: les frontières, les colonies, la sécurité, le statut de Jérusalem et les réfugiés palestiniens.
Le secrétaire d’Etat arrivait de Rome où il a assisté à une conférence sur la Libye et a fait le voyage en compagnie du ministre jordanien des Affaires étrangères, Nasser Joudeh.
Le roi Abdallah II est l’un des principaux interlocuteurs dans le dossier israélo-palestinien. Il a ainsi reçu le président palestinien Mahmoud Abbas début janvier, puis le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, et a rencontré le président américain Barack Obama mi-février.
Les pourparlers de paix, qui ont repris en juillet 2013 sous l’égide de John Kerry, après quasiment trois ans d’interruption, sont censés déboucher d’ici au 29 avril sur un « accord-cadre » traçant les grandes lignes d’un règlement définitif sur les questions dites de « statut final ».
Mais les discussions n’ont pas enregistré d’avancées concrètes et John Kerry a fait savoir que les discussions se poursuivraient probablement au-delà de la date-butoir.
M. Netanyahu a exhorté mardi à Washington le président palestinien à reconnaître Israël comme un Etat juif, une demande qualifiée de « déclaration unilatérale de fin des négociations » de paix par un dirigeant palestinien.
La veille, lors d’une rencontre à la Maison Blanche, le président Obama avait appelé M. Netanyahu à prendre des décisions « difficiles » pour la paix au Proche-Orient, soulignant que la conclusion d’un accord exigeait des « compromis de tout le monde ».
M. Obama doit recevoir le président Abbas le 17 mars.
Le Premier ministre jordanien Abdallah Nsour avait prévenu fin février que son pays pourrait demander une révision du traité de paix avec Israël signé en 1994, après un débat au Parlement israélien concernant « l’application de la souveraineté » de l’Etat hébreu sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem.
Le royaume hachémite est en effet le gardien de tous les lieux saints musulmans de Jérusalem, dont l’esplanade des Mosquées, qui abrite le Dôme du Rocher et la mosquée Al-Aqsa.