Journée de solidarité avec les détenus palestiniens en Cisjordanie et à Gaza
"Nous n'oublierons jamais nos prisonniers -- les prisonniers d'abord!", pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants à Gaza
Des milliers de Palestiniens manifestaient jeudi en Cisjordanie et à Gaza en solidarité avec les prisonniers détenus par Israël, au moment où les pourparlers de paix achoppent sur cette question.
Ces rassemblements étaient organisés à l’occasion de la Journée annuelle des prisonniers en Cisjordanie, à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne, Hébron et Naplouse, ainsi que dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement terroriste Hamas.
« Nous n’oublierons jamais nos prisonniers — les prisonniers d’abord! », pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants à Gaza.
« La question des prisonniers revêt une importance particulière cette année car elle est la raison pour laquelle les négociations sont au bord de l’effondrement », a déclaré à l’AFP le directeur de l’association des prisonniers palestiniens, Abdel al-Anani.
Selon un accord conclu en juillet sous l’égide du secrétaire d’Etat américain John Kerry pour relancer le processus de paix, Israël s’était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d’Oslo de 1993.
En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d’adhésion aux organisations internationales jusqu’à la fin des pourparlers. Mais Israël a refusé de libérer le 29 mars, comme prévu, un quatrième et dernier contingent de prisonniers, pour réclamer une prolongation des négociations au-delà du 29 avril.
Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d’adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences israéliennes pour ces libérations le déliaient de son engagement.
Les Palestiniens ont annoncé le lancement d’une campagne internationale en faveur des prisonniers, notamment du dirigeant Marwan Barghouthi, un des principaux animateurs de la Seconde Intifada palestinienne (2000-2005), détenu depuis 2002.
« L’internationalisation (de la question des prisonniers) a commencé dans les faits quand les Palestiniens ont pris la décision d’adhérer aux 15 conventions et traités internationaux, dont les Conventions de Genève, qui garantissent plusieurs droits importants pour nos détenus », a expliqué jeudi à la radio palestinienne le ministre chargé des Prisonniers, Issa Qaraqé.
De son côté, le négociateur en chef palestinien Saeb Erekat a réclamé à nouveau jeudi la libération du dernier groupe de détenus emprisonnés avant Oslo, autour d’une trentaine, comme promis par Israël.
Un mouvement de grève de la faim de 24 heures était observée jeudi par les détenus palestiniens en Israël, a précisé M. Qaraqé.