Katz fustige Borrell pour avoir dit qu’il avait appelé au déplacement des Cisjordaniens
Le ministre des Affaires étrangères, qui avait parlé "d’évacuation temporaire", qualifie la déclaration du haut diplomate de l'UE de "mensonge éhonté“
Le ministre des Affaires étrangères, Israel Katz, a critiqué jeudi le chef de la politique étrangère de l’Union européenne (UE), Josep Borrell, pour l’avoir accusé de chercher à « déplacer des gens de Cisjordanie » alors que l’armée israélienne y mène des opérations.
« C’est un mensonge éhonté », a écrit Katz sur le réseau social X. « Je m’oppose au déplacement de toute population de son domicile. »
Dans un tweet publié mercredi, Katz avait qualifié les opérations menées à Jénine, Tulkarem et ailleurs de « guerre dans tous les sens du terme », qu’il fallait traiter « exactement comme nous traitons l’infrastructure terroriste à Gaza, ce qui inclut l’évacuation temporaire des civils palestiniens et toute autre mesure nécessaire ».
Lors d’une réunion informelle des ministres des Affaires étrangères de l’UE qui s’est tenue à Bruxelles jeudi, Borrell a appelé à la fin de l’opération en Cisjordanie et a critiqué les déclarations de Katz.
Parlant de la crise humanitaire à Gaza, Borrell a déclaré qu’il était « encore plus inquiétant » que Katz ait appelé « à déplacer des gens de Cisjordanie, en faisant plus ou moins la même chose que ce qu’ils ont fait avec les gens de Gaza ».
Selon les organisations internationales, environ 90 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés à l’intérieur du territoire depuis que la guerre a éclaté il y a plus de dix mois, guerre déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre dans le sud d’Israël. Les évaluations de l’armée israélienne ont révélé en juillet qu’environ 1,9 million de personnes résidaient dans la « zone humanitaire » désignée par Israël.
Les opérations militaires israéliennes à Tulkarem, Jénine et dans d’autres régions ont une portée beaucoup plus limitée, et il n’y a visiblement pas de plan prévoyant le déplacement des populations.
Israël a fait savoir qu’il utilisait les ordres d’évacuation comme l’un des moyens de minimiser les pertes civiles à Gaza, et a souligné que le groupe terroriste palestinien du Hamas utilisait des civils comme boucliers humains, en combattant depuis des zones civiles telles que des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
Lors de la réunion de jeudi, Borrell a également rappelé qu’il soutiendrait les sanctions de l’UE à l’encontre de « certains ministres israéliens qui ont lancé des messages de haine » à l’égard des Palestiniens. Bien qu’il n’ait nommé aucun ministre, de nombreux médias ont indiqué que les ministres d’extrême-droite Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir pourraient se retrouver parmi les personnes visées.
Tsahal a lancé ce mercredi une opération de grande envergure dans la ville de Tulkarem, en Cisjordanie. Dans le cadre de cette opération de lutte antiterroriste, des troupes ont également opéré dans la ville de Jénine et dans le camp de Fara, près de Tubas. Dans la nuit, les troupes israéliennes ont éliminé cinq terroristes qui s’étaient embusqués dans une mosquée de Tulkarem, dont un chef terroriste local, d’après l’armée.
Borrell s’est souvent trouvé en porte-à-faux avec Israël et Katz depuis que la guerre de Gaza a éclaté le 7 octobre, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tuant près de 1 200 personnes et prenant 251 otages.
On estime que 103 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre se trouvent toujours à Gaza, y compris les corps de 34 otages dont le décès a été confirmé par l’armée. Deux autres personnes et deux corps de soldats retenus en otage avant la guerre se trouvent également à Gaza.