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Khalida Jarrar du FPLP condamnée à deux ans de prison en Israël

La députée palestinienne a plaidé coupable d'appartenance à un groupe terroriste dans un accord qui la verra purger une peine de 8 mois supplémentaires après plus d'un an de prison

Khalida Jarrar, députée palestinienne, à Ramallah, en Cisjordanie, après sa libération d'une prison israélienne, le 3 juin 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)
Khalida Jarrar, députée palestinienne, à Ramallah, en Cisjordanie, après sa libération d'une prison israélienne, le 3 juin 2016. (Crédit : Abbas Momani/AFP)

Khalida Jarrar, une membre influente du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) a été condamnée mercredi à deux ans d’emprisonnement après avoir passé plus d’un an dans une prison israélienne, a annoncé dimanche l’armée israélienne.

« Le tribunal militaire de Judée a condamné Khalida Jarrar, sur la base de ses propres aveux, pour avoir assumé une fonction au sein du Front populaire pour la libération de la Palestine depuis l’année 2016 jusqu’à son arrestation en 2019, » a fait savoir l’armée dans un communiqué.

Jarrar avait été arrêtée aux côtés de dizaines d’autres membres du FPLP après un attentat terroriste commis par l’organisation au cours duquel Rina Shnerb, une jeune israélienne de 17 ans, avait été tuée à proximité de l’organisation de Dolev, en Cisjordanie.

L’attaque avait été prévue et menée par plusieurs membres du FPLP qui avaient été ultérieurement appréhendés par les militaires israéliens. Dans une vague d’arrestations qui avait suivi le meurtre, Israël avait placé en détention de nombreux membres du FPLP, dont Jarrar.

Rina Shnerb, 17 ans, a été tuée dans un attentat terroriste en Cisjordanie le 23 août 2019. (Autorisation de la famille)

Jarrar a écopé d’une peine de deux ans d’emprisonnement dans le cadre d’un accord judiciaire. Dans la mesure où elle a été mise en détention il y a plus d’un an, elle ne purgera que huit mois de sa condamnation. Elle est aussi condamnée à payer une amende de 4 000 shekels.

Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne considèrent le FPLP, l’un des membres de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), comme une organisation terroriste.

L’aile armée du FPLP, les brigades Abu Ali Mustapha, avaient commis des attentats-suicides contre des soldats et des civils israéliens pendant la Seconde intifada, et ils ont mené depuis des attaques sporadiques contre des Israéliens.

Jarrar avait été élue en 2006 au sein de la législature palestinienne en tant que représentante du FPLP. Elle est une politicienne bien connue du FPLP depuis, se consacrant aux Droits des femmes et aux affaires des prisonniers détenus dans le milieu carcéral israélien.

La membre éminente du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) Khalida Jarrar, au tribunal militaire d’Ofer, près de Ramallah, le 21 mai 2015. (Crédit : AP/Majdi Mohammed)

Les procureurs militaires ont néanmoins noté que les preuves d’une implication de Jarrar dans les activités armées du FPLP étaient insuffisantes. Ils ont déclaré avoir malgré tout identifié au moins trois rencontres, en 2014, qui avaient été organisées entre Jarrar et Abd al-Raziq Faraj — des membres du FPLP qui seraient pour leur part impliqués dans le meurtre de Shnerb.

Mais un responsable israélien de la sécurité qui s’est exprimé sous couvert d’anonymat a reconnu qu’il n’y avait « pas suffisamment de preuves concernant la nature de ses activités, et le type d’informations qu’elle a pu recevoir ».

Le procureur militaire a aussi dit qu’elle n’avait pas été directement impliquée dans les « activités militaires du groupe », reconnaissant qu’il y avait eu des « difficultés substantielles en termes de recueil de preuves pendant la procédure ».

« L’accusée a majoritairement travaillé dans des contextes politiques et nationalistes vis-à-vis de l’Autorité palestinienne et elle n’a pas été directement impliquée dans les aspects militaires, organisationnels et financiers du groupe », a dit le procureur à la cour.

Les avocats de Jarrar ont déclaré que ces propos blanchissaient le nom de l’accusée concernant l’attentat terroriste qui avait entraîné son arrestation, et ce, malgré l’appartenance reconnue de leur cliente au groupe terroriste.

« Depuis le début de son arrestation, les autorités de l’occupation et leurs médias ont propagé des mensonges au sujet du placement en détention de Jarrar, une tentative misérable de lui attribuer la responsabilité de l’opération militaire commise à Ain Boubin, » ont dit les avocats de Jarrar dans une déclaration qui a suivi la conclusion de l’accord judiciaire, se référant au bassin naturel où Shnerb avait été tuée.

Avant l’arrangement judiciaire qui a été finalisé lundi, Jarrar est restée plus d’un an en prison en Israël, sans procès – dans le cadre d’une détention dite « administrative » . Cette procédure, qui est principalement utilisée vis-à-vis des Palestiniens, permet aux forces israéliennes d’emprisonner des suspects pendant des mois sans émettre une mise en examen – un héritage de l’Empire ottoman.

Les responsables de la sécurité, au sein de l’Etat juif, défendent cette procédure, affirmant qu’une mise en examen pourrait les obliger à faire part d’informations sensibles. Les groupes palestiniens et les groupes de défense des droits de l’Homme internationaux critiquent avec force, de leur côté, le principe de la détention administrative, affirmant qu’Israël en abuse.

La députée palestinienne Khalida Jarrar est saluée par ses soutiens à Tulkarem, une ville de Cisjordanie, le 3 juin 2016. (Crédit : Majdi Mohammed/ AP)

Jarrar est aussi une activiste bien connue dans la défense des prisonniers palestiniens. Elle avait dirigé l’organisation d’aide juridique à but non-lucratif Al-Dameer, de 1994 à 2006, quand elle avait été élue députée.

Elle a été placée en détention à plusieurs reprises dans des prisons israéliennes, parfois dans le cadre d’une détention administrative. Jarrar avait fait un bref séjour derrière les barreaux en 2015 et 2016 après sa condamnation par un tribunal israélien pour incitations à la violence et pour « promotion d’activités terroristes ». Elle avait rejeté ces accusations.

La parlementaire avait aussi passé dix-neuf mois dans une prison israélienne entre 2017 et 2019, lorsqu’elle avait été accusée d’être impliquée « dans des attentats terroristes et dans des troubles à l’ordre public violents », mais elle n’avait jamais été officiellement mise en examen.

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