Knesset : retour des partis Hayamin HaHadash, HaBayit Hayehudi-Union nationale
L'alliance politique Yamina s'est dissout ; un élu HaYamin HaHadash assure que cette démarche est "conforme à la promesse faite aux électeurs"
Raoul Wootliff est le correspondant parlementaire du Times of Israël

Une semaine après l’investiture des députés de la 22e Knesset, l’alliance politique de droite d’Ayelet Shaked, Yamina, s’est officiellement scindée pour laisser la place à deux formations politiques jeudi, comme annoncé avant les élections.
La commission des arrangements de la Knesset a approuvé le schisme à l’unanimité. Ayelet Shaked et son allié politique Naftali Bennett dirigeront HaYamin HaHadash, avec le nouveau député Matan Kahana. L’alliance HaBayit HaYehudi-Union nationale sera emmenée par le ministre de l’Education Rafi Peretz, le ministre des Transports Bezalel Smotrich et les élus Motti Yogev et Ofir Sofer.
L’alliance avait annoncé qu’elle se dissoudrait en factions quelques minutes après la diffusion des sondages de sortie des urnes, qui avaient révélé que le parti faisait une entrée confortable à la Knesset, lors des élections du mois de septembre. Ce même mois, Shaked avait indiqué qu’elle était défavorable à la disparition de Yamina, arguant de « ce qui est bon » pour le pays, tout en ajoutant qu’il était important de maintenir les promesses de campagne.
Lors de la réunion de la commission jeudi matin, le député Kahana a déclaré que la décision était « conforme à la promesse faite aux électeurs à la veille des élections ».

La commission des arrangements de la Knesset avait prévu de se réunir, dimanche, pour approuver la dissolution de Yamina mais la rencontre a été annulée après que l’alliance des partis de droite s’est trouvée dans l’incapacité de déléguer un représentant qui aurait expliqué cette initiative à l’instance. Tandis que certains, dans le parti, ont confié au site d’information national-religieux Srugim que ce retard était purement technique, d’autres ont clamé qu’il y avait des désaccords internes sur l’absolue nécessité de cette rupture entre les formations.
HaYamin HaHadash de Shaked, l’Union nationale et HaBayit HaYehudi se sont rassemblés sur une liste unique en amont des élections sous l’étiquette de Yamina pour s’assurer que tous franchiraient le seuil électoral fixé à 3,25 %.
Shaked et Bennett avaient quitté HaBayit HaYehudi au mois de décembre 2018 pour former HaYamin HaHadash, tentant d’en appeler aux électeurs nationalistes moins religieux. Les deux personnalités avaient espéré drainer des votes du Likud et de l’Union des partis de droite – une faction comprenant HaBayit HaYehudi, l’Union nationale et la formation d’extrême-droite Otzma Yehudit – mais la manœuvre avait échoué et HaYamin HaHadash n’avait pas franchi le seuil électoral de 3,25 % lors du scrutin du 9 avril.
Avant le vote du mois de septembre, HaYamin HaHadash avait joint ses forces à HaBayit HaYehudi et à l’Union nationale, formant l’alliance Yamina. Pour s’efforcer d’élargir sa base électorale, l’alliance avait nommé à sa tête Shaked – femme politique controversée mais jouissant d’une grande popularité.
Pourtant, un réexamen des statuts de HaYamin HaHadash qui a été réalisé le mois dernier par le site en hébreu du Times of Israel, Zman Yisrael, a révélé que Bennett restait le président de la formation, même si Shaked a été publiquement présentée comme sa dirigeante pendant toute la campagne et qu’elle a occupé la place numéro un sur la liste de la Knesset.
La raison de cette ambiguïté semble faire partie d’une initiative menée par la formation pour maintenir le statut de Shaked à la tête de Yamina tout en remettant à plus tard toute discussion sur l’avenir politique de la faction.