La banque Hapoalim réserve 75 M de dollars de plus pour l’enquête américaine
L'une des trois banques israéliennes interrogées par les USA et soupçonnées d’avoir permis à des Américains de ne pas payer leurs impôts, consacre 343 M $ à un potentiel règlement

La banque Hapoalim, qui fait l’objet d’une enquête du département américain de la Justice pour avoir prétendument aidé des citoyens américains à échapper aux impôts, a annoncé mercredi qu’elle mettait de côté 75 millions de dollars supplémentaires afin de couvrir un éventuel accord avec le gouvernement américain. Cela porte le montant total prévu à cet effet à 343 millions de dollars – 1,2 milliard de shekels ; 281 millions d’euros.
Hapoalim a déclaré que l’enquête – dont les détails ne sont pas accessibles au public – se poursuivait, un plus grand nombre de clients pouvant être concernés par l’enquête qu’il ne le pensait auparavant.
La banque a déclaré dans un message adressé à ses actionnaires que le montant à mettre en réserve pourrait potentiellement augmenter encore plus.
La Banque Leumi a versé 400 millions de dollars au gouvernement américain en 2014 afin de régler une enquête du département de la Justice des Etats-Unis sur ses activités, qui auraient permis à des clients américains d’échapper aux impôts de 2002 à 2010.
La quatrième plus grande banque d’Israël, Mizrahi-Tefahot, est également sous enquête par le département de la Justice.
La Banque d’Israël a demandé des contrôles anti-blanchiment beaucoup plus rigoureux ces derniers mois et ces dernières années. Dans un discours prononcé en décembre 2017 lors d’une conférence célébrant le 15e anniversaire de l’Autorité israélienne de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, le superviseur bancaire Hedva Ber a déclaré que ces contrôles plus stricts étaient le résultat de ses enquêtes sur le blanchiment d’argent auprès d’UBS et d’autres banques suisses.
« Il y a vingt ans, il n’y avait aucune conscience de ce problème », a-t-elle affirmé.
« Les banques israéliennes n’ont pas interrogé leurs clients sur la source de leur argent et ne leur ont pas demandé s’ils avaient payé ou non des impôts. Mais aujourd’hui, à chaque fois que je visite une banque, le mot qui sort de la bouche de chaque employé est ‘conformité’. Au cours des dernières années, nous avons dit aux banques que nous ne tolérions pas les risques de non-conformité. S’il y a un doute, alors cela ne fait aucun doute : n’ouvrez pas de compte [pour les clients à haut risque] et n’effectuez pas de transaction. »