La campagne Harris charge un ex-négociateur de paix des relations avec la communauté juive
Ilan Goldenberg a occupé divers postes liés au Moyen-Orient dans les administrations Obama et Biden ; en 2018, il a mis en garde contre les dangers de Gaza sans changements
JTA – La campagne présidentielle de Kamala Harris a nommé Ilan Goldenberg, un ancien négociateur de paix né en Israël, comme son agent de liaison avec la communauté juive, ont indiqué des sources lundi.
Trois personnes proches de la communauté juive et de la campagne de Harris ont confirmé ce choix à la Jewish Telegraphic Agency. La campagne n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Goldenberg, qui a été conseiller de la vice-présidente Kamala Harris sur les questions du Moyen-Orient, a critiqué avec virulence aussi bien le Premier ministre Benjamin Netanyahu que les dirigeants palestiniens. Il s’est rapproché de la communauté juive lors de l’échec des négociations de paix israélo-palestiniennes de 2013-2014, alors qu’il était l’un des responsables de l’équipe de négociation de l’administration Obama.
Ce choix intervient alors que Harris ajuste son discours sur Israël dans le cadre de sa campagne, au moment où cette question est au centre de l’attention en raison de la guerre entre Israël et le Hamas. Si Harris a exprimé son soutien indéfectible à Israël, elle s’est également montrée plus critique que Biden quant à la campagne militaire israélienne à Gaza.
Le rôle d’agent de liaison avec la communauté juive consiste à représenter la campagne auprès des communautés juives, à répondre aux questions sur les politiques du candidat concernant Israël et d’autres sujets d’intérêt pour les Juifs, et à organiser des événements pour mobiliser les électeurs juifs.
Goldenberg, 47 ans, est né à Jérusalem et a grandi dans le New Jersey, où il a fréquenté une école juive et fréquente avec sa famille une synagogue conservatrice. Diplômé de l’université de Pennsylvanie et de l’université Columbia, il parle couramment l’hébreu et l’arabe. Il a passé des dizaines d’années à travailler sur les affaires du Moyen-Orient, à la fois dans des fonctions gouvernementales et au sein de think tanks.
Pour travailler au sein du gouvernement américain, il a renoncé à sa nationalité israélienne. Durant le premier mandat de Barack Obama, il a travaillé sur le dossier iranien au Pentagone avant de se consacrer au processus de paix au département d’État lors du deuxième mandat d’Obama. En 2020, avant de rejoindre l’administration Biden, il a conseillé la campagne présidentielle de la sénatrice Elizabeth Warren.
Après l’échec des pourparlers en 2014, qui ont été suivis de près par une guerre à Gaza, Goldenberg a rédigé une analyse de 22 pages indiquant que la méfiance profonde entre Netanyahu et le président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas était la principale cause de cet échec. « Ces deux-là ne parviendront jamais à s’accorder », avait-il déclaré à la JTA à l’époque.
Après son passage dans l’équipe de négociation, Goldenberg a travaillé au Center for a New American Security et a été conseiller à l’Israel Policy Forum, deux organisations qui soutiennent la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël. Il s’est montré très critique à l’égard de la politique israélienne de l’administration Trump et, en 2018 et 2019, a écrit des essais appelant à mettre davantage l’accent sur la diplomatie à Gaza afin d’éviter une escalade de la violence dans cette région. Il a également écrit un essai en 2019 imaginant le déroulement d’une guerre avec l’Iran.
Dans un essai publié en 2018 dans Haaretz et intitulé « Israël sera-t-il contraint d’envahir et de réoccuper Gaza ? » Goldenberg avertissait que le cycle de conflits entre le groupe terroriste palestinien du Hamas et Israël pourrait exploser si les acteurs régionaux ne prenaient pas de mesures pour apaiser les tensions.
« À chaque crise, la situation humanitaire à Gaza s’aggrave. Il arrivera un moment où les règles de base s’effondreront complètement, et où Israël sera contraint d’envahir et de reprendre Gaza », écrivait-il. « Le seul moyen d’éviter cette terrible issue à long terme est un arrangement politique durable qui devrait inclure à la fois un cessez-le-feu à long terme entre Israël et le Hamas, comprenant une ouverture économique pour la bande de Gaza combinée à un accord de réconciliation palestinien entre le Fatah et le Hamas afin de réintroduire progressivement l’Autorité palestinienne à Gaza. »