La demi-sœur d’Anne Frank : Trump « agit comme un nouvel Hitler »
Eva Schloss appelle la communauté internationale à accepter davantage de réfugiés syriens
Stuart Winer est journaliste au Times of Israël

La demi-sœur d’Anne Frank a déclaré que le candidat à l’investiture républicaine pour la présidentielle Donald Trump « agit comme Hitler » et a prévenu que s’il gagnait l’élection, cela serait un « désastre total ».
Eva Schloss, 86 ans, a fait ces commentaires dans un éditorial publié mercredi par Newsweek.
Schloss, qui a survécu au camp de concentration d’Auschwitz où sa demi-sœur a été assassinée, a exhorté la communauté mondiale à prendre plus d’actions pour résoudre la crise actuelle des réfugiés.
« Ce n’est pas juste un problème européen, c’est un problème mondial, a-t-elle écrit. Si des pays aussi grands que les Etats-Unis et le Canada acceptaient plus de personnes, alors nous serions bien plus proches d’une solution. Si Donald Trump devenait le prochain président des Etats-Unis, cela serait un désastre complet. Je pense qu’il agit comme un autre Hitler en incitant au racisme. »
En décembre, Trump avait appelé à une « interdiction totale et complète d’entrer aux Etats-Unis pour les musulmans », déclenchant la colère aux Etats-Unis et dans le monde.

Des millions de réfugiés, beaucoup originaires de Syrie, sont en mouvement, se dirigeant vers l’Europe par la terre et par la mer pour fuir les violents conflits au Moyen Orient et en Afrique du Nord.
Schloss a suggéré que la situation des réfugiés syriens aujourd’hui est plus difficile que ne l’était celle des réfugiés juifs pendant la préparation de la Seconde Guerre Mondiale à cause du choc culturel que les migrants du Moyen Orient éprouvent en arrivant en Occident.
« J’avais 11 ans quand ma famille a d’abord immigré de Belgique [après l’annexion de l’Autriche par Hitler en 1938]. Nous avons été traités comme si nous arrivions de la Lune. J’ai eu le sentiment de ne pas être désirée et que j’étais différente des autres. »
« Il est encore plus dur pour les réfugiés syriens d’aujourd’hui qui ont une culture très différente, a-t-elle continué. Nous étions européens et juifs – nous étions assimilés. J’ai été choquée de ne pas être acceptée comme une personne ordinaire. Je suis très énervée aujourd’hui contre tant de pays qui ferment leurs frontières. Moins de gens seraient morts pendant l’Holocauste si le monde avait accepté plus de réfugiés juifs. »
Après la fin de la Seconde Guerre Mondiale, le père d’Anne Frank, Otto, a épousé Fritzi, la mère d’Eva, créant un lien familial avec la jeune fille dont le journal, qui raconte son expérience pendant qu’elle se cachait des Nazis à Amsterdam, est une œuvre renommée de la littérature de l’Holocauste.
Mercredi, une survivante de l’Holocauste a solennellement salué la politique migratoire « héroïque » d’Angela Merkel.