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La famille de Steinhardt, accusé de harcèlement sexuel, assure qu’il plaisantait

Le communiqué signé par les enfants de Michael Steinhardt et des dirigeants de grandes organisations philanthropiques dit que "son sens de l'humour peut paraître maladroit"

Michael Steinhardt lors d'une réunion à la Knesset à Jérusalem, le 26 avril 2017 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Michael Steinhardt lors d'une réunion à la Knesset à Jérusalem, le 26 avril 2017 (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

La famille et les fondations Michael Steinhardt ont réagi à l’article du New York Times faisant état de faits de harcèlement sexuel par le philanthrope milliardaire juif, assurant que ses remarques, que des femmes ont perçues comme dégradantes, n’étaient que la « plaisanterie. »

Dans l’article de mercredi, résultant d’une enquête conjointe du Times et de ProPublica, sept femmes accusent le co-fondateur de Birthright Israel de leur avoir adressé des remarques ou des propositions sexuelles déplacées alors qu’elles avaient à faire à lui dans un cadre professionnel.

Deux des plaignantes étaient impliquées dans des poursuites judiciaires qui ont été soient réglées soient interrompues. Hillel International a lancé une enquête interne sur deux des plaintes et a retiré Steinhardt de son comité de direction international, a rapporté le New York Times.

L’article « prend soin de donner l’impression erronée que Michael a fait des avances à quelques femmes, » stipule le communiqué signé entre autres par son fils David et des dirigeants professionnels et laïcs de ses deux principales associations philanthropiques. « Il n’a, évidemment, rien fait de tel. L’article n’affirme pas non plus qu’il a déjà essayé d’avoir des relations sexuelles avec qui que ce soit. Mais les sous-entendus et déformations délibérés sont clairement destinés à nuire à Michael et à tromper les lecteurs. »

Le rabbin Marvin Hier (à droite) et Michael Steinhardt allument l’une des torches à la cérémonie du Jour de l’Indépendance d’Israël au mont Herzl, le 1 mai 2017 (Twitter).

Le communiqué reconnaît que « le sens de l’humour peut manquer de tact et il s’est excusé pour le mal-être non voulu que ses remarques ont pu causer. Comme il l’a dit il y a un mois : ‘je suis désolé et je regrette profondément d’avoir provoqué une gêne, le malaise ou de la souffrance, ce qui n’a jamais été mon intention.' »

Le communiqué comprend également une déclaration de Steinhardt dans laquelle il espère que son « ses plaisanteries déplacées, qui se sont toujours voulues légères, ne seront pas déformées et transformées en quelque chose qu’elles ne sont pas. »

Ses accusatrices n’ont rien vu de drôle dans ses remarques. Une employée de Hillel International a rapporté qu’il lui avait demandé si elle voulait coucher avec lui ; une ancienne directrice de la communication pour Birthright a confié qu’il lui avait demandé si elle et une collègue voulaient bien avoir des relations sexuelles à trois ; une femme rabbin a fait savoir que Steinhardt lui avait suggéré de devenir sa concubine.

« Il a fait craindre le pire aux femmes qui travaillent au sein de la communauté juive, » a ainsi dénoncé la femme rabbin, Rachel Sabath Beit-Halachmi, aujourd’hui enseignante en pensée juive et responsable des admissions dans un centre universitaire d’études religieuses à Cincinnati, aux États-Unis.

Michael Steinhardt, fondateur de Birthright Israël, fait un doigt d’honneur à des manifestants qui appellent au boycott de son association, à l’entrée de son dîner de gala à New York, le 15 avril 2018 (Crédit : capture d’écran/Twitter)

Un ancien président de la Steinhardt Foundation for Jewish Life, le rabbin Irving « Yitz » Greenberg, est cité dans l’article. Il y affirme avoir fréquemment reproché à Steinhardt ses commentaires déplacés et avoir quitté l’organisation en 2007 en partie pour cette raison.

Steinhardt semble faire référence à la version de Greenberg concernant son départ lorsqu’il dit dans sa déclaration : « un ancien employé qui a été remercié avance aujourd’hui de faux arguments quant aux circonstances de son départ. »

Le communiqué défendant Steinhardt a été signé par la directrice exécutive de la Steinhardt Family Foundation en Israël, Tova Dorfman, et par trois dirigeants de la Steinhardt Foundation for Jewish Life : sa vice-présidente Sara Bloom, la fille de Steinhardt ; son administrateur David Steinhardt, le fils du philanthrope et son président et directeur, le rabbin David Gedzelman.

« Ses remarques ont visé des hommes comme des femmes, » assure le communiqué. « Les journalistes ont, semble-t-il, omis le fait qu’il ait flirté avec des hommes et des femmes, car cela aurait rendu l’histoire moins intéressante. [Nous] évaluons nos options juridiques concernant cet article volontairement diffamatoire et nous vous tiendrons informés. »

Gedzelman est membre de la direction de 70 Faces Media, la maison-mère de Jewish Telegraphic Agency.

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