La famille du sergent Gur Kehati affirme que Halevi a assumé ses responsabilités
Les proches de ce soldat tué dans un événement trouble, au Liban, affirment que le chef d'état-major les a rencontrés et qu'il a promis de suivre l'enquête, même après sa démission

Les proches d’un soldat tué en novembre aux côtés d’un archéologue civil qui avait été amené dans le sud du Liban sans autorisation officielle ont déclaré aux médias israéliens qu’ils avaient rencontré vendredi le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Herzl Halevi. Ce dernier aurait assumé la responsabilité de l’incident au cours duquel le sergent Gur Kehati, médecin de combat de la Brigade Golani, avait perdu la vie.
Le quotidien Haaretz a rapporté que les parents du soldat, Ron et Maayan Kehati, ainsi que son grand-père, Assaf Agmon, avaient assisté à la réunion avec Halevi et avec le porte-parole de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari.
Halevi aurait déclaré qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour mener l’enquête la plus juste possible sur cet incident mortel et il a ajouté qu’il s’engagerait à assurer le suivi des investigations même après la fin de son mandat, le mois prochain.
La famille Kehati a accusé les autorités militaires d’avoir sciemment brouillé les circonstances de l’incident, affirmant qu’elle n’avait appris que par les médias que le soldat était mort en dehors des traditionnelles activités de combat.
Selon Haaretz, son grand-père aurait déclaré que la famille était sortie de la réunion avec l’impression que Halevi « a compris la gravité de l’incident, qui a touché l’âme même de l’armée israélienne et l’esprit de ses valeurs ».
« Nous ne nous tairons pas et nous ne connaîtrons aucun repos tant que tous les commandants impliqués n’auront pas l’intégrité de dire la vérité », a, semble-t-il, déclaré Agmon.

Ynet a cité des propos de la famille, qui a raconté à Halevi que « des commandants sont venus nous dire des demi-vérités et même des mensonges » après la mort de Gur. En cela, elle n’a fait que répéter ses affirmations précédentes qui avaient laissé entendre que Tsahal ne les avait pas informés au départ que Gur avait été tué alors qu’il accompagnait l’historien Zeev Erlich dans une ancienne forteresse censée être le lieu de sépulture d’un disciple de Jésus, Simon le Zélote.
Des questions ont été soulevées autour des décès de Gur, 20 ans, et de Zeev, 71 ans. Ils avaient tous deux été tués le 20 novembre par des terroristes armés du Hezbollah dans le village de Shama, au sud du Liban. Zeev avait été tué sur le coup, et Gur avait été abattu alors qu’il se précipitait pour porter secours à un camarade blessé.
La famille de Gur pense que l’ancien chef d’état-major de la Brigade Golani, le colonel Yoav Yarom, qui avait invité Zeev à visiter la forteresse et qui avait également été blessé par balle lors de l’incident, a fait un faux témoignage sur sa décision d’autoriser le chercheur civil à se rendre dans le sud du Liban.
En décembre, les proches du soldat décédé avaient interrompu une conférence commémorative en l’honneur de Zeev dans l’implantation de Shavei Shomron, en Cisjordanie, exigeant que le sacrifice de Gur soit également reconnu.

Le mois dernier, Halevi a ordonné à la police militaire d’accélérer l’enquête criminelle sur l’incident et il a mis en suspens une enquête distincte – qui pourrait entraîner des mesures disciplinaires, mais pas de poursuites pénales – jusqu’à ce que l’enquête de la police militaire soit terminée et que ses conclusions soient transmises à l’avocate militaire générale.
Bien que Zeev portait un uniforme de Tsahal et qu’il était accompagné d’un officier supérieur, le chercheur n’avait pas d’autorisation officielle de l’armée pour se trouver au Liban, où il aurait tenté d’étudier une forteresse médiévale et un sanctuaire voisin vénéré par les chrétiens et les musulmans chiites. Le site serait ainsi, selon la tradition, le lieu de sépulture de Saint Pierre, au 1ᵉʳ siècle.
Tsahal a reconnu rétroactivement Gur comme major dans la réserve, bien qu’il n’ait pas été en service actif au moment de sa mort.
Ynet a rapporté que la famille Kehati avait demandé à rencontrer le chef d’état-major trois jours après la mort de Gur, mais qu’elle n’avait obtenu un rendez-vous que le vendredi.

L’incident de novembre s’était produit une semaine avant l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu entre Israël et le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, mettant fin à plus d’un an d’hostilités.