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« La Fin » : une série TV égyptienne (et d’autres) provoque(nt) la colère d’Israël

La série de science-fiction, produite par une société proche du gouvernement, annonce la fin de l’État d’Israël et le départ de sa population dans ses "pays d'origine, en Europe"

Capture d'écran de la série télévisée égyptienne « La Fin ». (YouTube)
Capture d'écran de la série télévisée égyptienne « La Fin ». (YouTube)

Dimanche, le ministère des Affaires étrangères israélien a vivement condamné la diffusion en Egypte d’une série télévisée de science-fiction qui imagine la fin de l’État d’Israël et l’éclatement des États-Unis.

Se déroulant en l’an 2120, la série, « El-Nehaya » qui signifie « La Fin », diffusée comme de nombreuses autres à l’occasion du Ramadan, narre l’histoire d’un ingénieur informatique vivant dans un avenir dystopique dominé par des cyborgs.

Dans le premier épisode, un enseignant raconte à une classe « la guerre de libération de Jérusalem », qui se produit dans la série moins de 100 ans après la fondation d’Israël en 1948.

L’enseignant ajoute que les Juifs d’Israël « se sont enfuis et sont retournés dans leurs pays d’origine, en Europe ». Le destin des Juifs israéliens originaires du Moyen-Orient, de la terre d’Israël ou nés en Israël n’est pas annoncé.

Dans un communiqué publié dimanche, le ministère des Affaires étrangères israélien a jugé le narratif de la série « totalement inacceptable, notamment car les deux pays [Israël et l’Egypte] ont signé un traité de paix il y a 41 ans », en 1979, après la débâcle égyptienne lors de la guerre du Kippour six ans plus tôt.

Les autorités égyptiennes n’ont pas commenté la série ni la réaction israélienne. La série est produite par Synergy, l’une des plus grandes sociétés de production égyptiennes, qui entretient des liens étroits avec le gouvernement. Elle est diffusée sur le réseau de télévision ON, qui appartient à une société pro-gouvernementale.

Si Israël et l’Egypte sont officiellement en paix, la population égyptienne reste très défavorable à la normalisation des relations avec Israël. Le président égyptien actuel, Abdel-Fattah el-Sissi, et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se sont rencontrés à plusieurs reprises ces dernières années.

Amr Samir Atif, créateur de la série, a expliqué à l’agence Associated Press voir la destruction de l’État hébreu comme « un futur possible en l’absence de paix véritable et d’une stabilité réelle dans la région. Une paix qui doit se fonder sur la justice », a rapporté Le Figaro.

En 2015, déjà, une autre série égyptienne avait évoqué un thème juif : « Haret al Yahoud », « le quartier juif », qui imaginait l’harmonie perdue entre les populations juive et musulmane.

D’autres ont repris des thèses antisémites, et notamment « Le cavalier sans monture », en 2012, ou encore « Khaybar », en 2013, feuilleton qatari, qui exaltait la « traitrise juive » dans l’islam.

En ce mois de Ramadan, en Arabie saoudite, une autre série, « Umm Haroun » (« La Mère d’Aaron »), souligne elle la présence historique du peuple juif dans les pays du Golfe, a rapporté Le Point.

La série a été produite par la chaîne émirienne MBC, rachetée en 2018 par l’Arabie saoudite.

« ‘Umm Haroun’ délivre un message d’humanité », a expliqué à l’agence de presse Reuters un porte-parole de la chaîne MBC. « C’est aussi un message de tolérance, de modération et d’ouverture, mettant en valeur le fait que le Moyen-Orient était autrefois une région où l’acceptation de l’autre était la règle par rapport à l’interprétation extrémiste erronée et stéréotypée des dernières décennies. »

Une autre série saoudienne, « Makhraj 7 » (« Sortie 7 »), diffusée également sur MBC, évoque elle l’opportunité de commercer avec Israël.

Alors qu’un personnage annonce que les « Palestiniens ont dû faire face aux chars israéliens durant l’intifada », son interlocuteur répond que les « Palestiniens attaquent l’Arabie saoudite malgré tout ce qu’elle a fait pour eux ».

Les deux séries ont provoqué des réactions mitigées à travers le monde arabe.

Basim Naeem, membre du Hamas, a notamment dénoncé auprès de Reuters une « agression culturelle et un lavage de cerveau ».

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