La gauche dénonce la suspension des pourparlers de paix
Selon la présidente de Meretz, la décision du gouvernement Netanyahu porte atteinte aux intérêts israéliens
Marissa Newman est la correspondante politique du Times of Israël
Si la décision unanime prise par le cabinet de suspendre les négociations de paix en cours avec les Palestiniens a recueilli le soutien des faucons du gouvernement, elle a en revanche soulevé l’ire les députés de gauche. Ces derniers ont en effet qualifié la démarche d’« hypocrite » et de « lâche ».
Le gouvernement israélien a annoncé la suspension des négociations de paix avec l’Autorité palestinienne suite à l’annonce de la signature d’un accord de réconciliation entre les factions palestiniennes rivales du Fatah et du Hamas.
Le ministre de l’Economie et du Commerce Naftali Bennett a qualifié jeudi la décision de «juste et équilibrée », en marge de la réunion ministérielle.
« Je soutiens le Premier ministre qui a pris soin de protéger correctement les intérêts d’Israël, l’honneur national et la sécurité des citoyens israéliens », a-t-il déclaré. « Nous ne négocions pas avec des assassins. »
Des propos faisant échos à ceux du vice-ministre de la Défense Danny Danon (Likud). Selon ce dernier, à l’instar des pays occidentaux qui mettent un point d’orgue à protéger « l’honneur national » et à boycotter les terroristes, Israël combat la terreur et ne négocie pas avec.
La député Zahava Gal-on, présidente du parti Meretz classé à la gauche de la gauche de l’échiquier politique israélien, a fustigé la décision du Premier ministre Benjamin Netanyahu, arguant que lui-même avait conclu des accords écrits avec le groupe terroriste du Hamas au cours des dernières années pour maintenir le calme dans le sud du pays.
Et de rappeler que Netanyahu avait accordé la liberté à plus de terroristes du Hamas que le nombre de prisonniers réclamés par le Président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
Une référence à la libération de plus de 1000 prisonniers de sécurité palestiniens dans le cadre de l’accord conclu en octobre 2011 qui a permis la libération du soldat israélien Gilad Shalit, après cinq années de captivité dans les geôles du Hamas.
« Globalement, sous sa direction, Israël a traité le Hamas comme un partenaire plus sérieux encore que la direction palestinienne elle-même qui ne soutient pourtant pas la violence. Ainsi donc, il est désormais interdit de discuter avec ces même personnes avec lesquels Netanyahu a négocié depuis quatre ans ? Quelle hypocrisie ! », a écrit Gal-on dans un communiqué publié à Facebook.
«Suspendre les pourparlers de paix constitue une énorme récompense pour le Hamas et une punition pour les citoyens israéliens », écrit-elle. « Pire, les membres du cabinet refusent de croire qu’un accord avec les Palestiniens représente d’abord et avant tout un intérêt stratégique pour Israël. Nous n’avons pas le privilège de pouvoir nous montrer exigeants au sujet de notre partenaire côté palestinien. Ils sont extrémistes ? Nous leur parlerons donc jusqu’à ce qu’ils deviennent modérés»
Selon Gal-on, « un gouvernement de lâches qui ne puisse pas agir dans l’intérêt d’Israël n’est pas digne de continuer à gouverner. »
Même son de cloche côté travailliste. Selon le député Omer Bar-Lev, le Premier ministre et son cabinet ont été guidés par « la panique et leur faiblesse ».
Il accuse également la négociatrice en chef Tzipi Livni et le ministre des Finances Yair Lapid d’avoir battu aujourd’hui un nouveau record dans la lâcheté.