Israël en guerre - Jour 366

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La Haute-cour rejette une demande sur la tenue de marches anti-guerre dans le nord

Les magistrats ont invoqué un manque de main-d'œuvre, les policiers étant déjà dépassés par les diverses menaces sécuritaires ; ils ont ajouté que chaque cas devait être examiné individuellement

Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Photo d'illustration : des manifestants appellent au cessez-le-feu pendant un rassemblement en faveur de la libération des otages retenus par les terroristes palestiniens depuis le 7 octobre, près du siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)
Photo d'illustration : des manifestants appellent au cessez-le-feu pendant un rassemblement en faveur de la libération des otages retenus par les terroristes palestiniens depuis le 7 octobre, près du siège du ministère de la Défense à Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (Crédit : AHMAD GHARABLI / AFP)

La Haute-cour de justice a rejeté, mercredi, une requête qui demandait qu’il soit ordonné à la police d’approuver la tenue d’une manifestation anti-guerre à Umm al-Fahm et à Sakhnin, deux villes arabes israéliennes du nord du pays, s’alignant ainsi sur les forces de l’ordre qui ont indiqué que de tels mouvements de protestation devraient mobiliser une main-d’œuvre indispensable pour faire front aux défis sécuritaires intenses qui se posent actuellement.

Le parti politique Hadash, allié à de hauts-responsables du parti communiste, avait déposé une requête devant la Haute-cour, demandant que les magistrats autorisent la manifestation – à laquelle la police israélienne s’était opposée avec vigueur, avec le commissaire de la police israélienne Kobi Shabtai à sa tête.

Dans une décision unanime, les juges Isaac Amit, Yael Wilner et Ruth Ronen ont souligné la période sans précédent que traverse Israël en ce moment, combattant le groupe terroriste du Hamas dans le sud du pays et le Hezbollah dans le nord, tandis que le Front intérieur subit des attaques à la roquette massive et autres types d’agression.

Les juges ont accepté les arguments avancés par les forces de l’ordre qui avaient fait savoir que compte-tenu de ces menaces sécuritaires et du nombre de missions menées actuellement par la police, il n’était pas possible à cette dernière d’allouer la main-d’oœuvre nécessaire pour assurer l’ordre public et la sécurité des manifestants au cours d’un important mouvement de protestation politique.

« Un grand nombre d’agents de police devrait être affecté à la prise en charge de cette manifestation et ce, au détriment de missions d’urgence qui sont parfois vitales », a écrit Amit dans sa décision.

Il a néanmoins ajouté que « les portes des mouvements de protestation, des manifestations et des processions restent également ouvertes en temps de guerre », stipulant que sa décision concernait la requête spécifique soumise par les plaignants.

Amit a noté que la police devait donc continuer à examiner chaque demande, en les étudiant au cas par cas, sur leur bien-fondé et sur la base des circonstances.

Le juge à la Cour suprême Isaac Amit à la Cour suprême de Jérusalem, le 28 juillet 2022. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Des rassemblements, samedi soir, appelant le gouvernement à renforcer ses efforts en faveur de la libération des otages enlevés, le 7 octobre, par les terroristes avaient été autorisés dans tout le pays. A Jérusalem, les protestataires avaient affronté la police aux abords de la résidence du Premier ministre, sommé de démissionner par les manifestants en raison des défaillances qui ont entraîné la guerre.

A cette occasion, trois personnes ont été arrêtées par la police qui a déclaré qu’elle avait dû faire appel à d’autres agents déployés sur d’autres missions, dans la ville, pour qu’ils viennent en renfort.

Durant les discussions portant sur la requête, mardi, le commandant de la police locale, Shlomi Ben Shushan, a indiqué au tribunal qu’il s’inquiétait d’éventuelles incitations à la violence ou à la haine lors du défilé envisagé dans les communautés arabes.

« Ce qui m’ennuie, ce n’est pas de bloquer des rues mais la capacité, pour moi, d’entrer dans Umm al-Fahm et de disperser le mouvement de protestation », a-t-il ajouté.

Illustration : Des Israéliens arabes manifestant contre la violence, la criminalité et les récents meurtres dans leur communauté, dans la ville arabe d’Umm al-Fahm, le 22 octobre 2021. (Crédit : Jamal Awad/Flash90)

En réponse à cette décision, l’organisation arabe de défense des droits civils Adalah a affirmé que le jugement ne portait pas, en réalité, sur un manque de ressources humaines mais sur le fait que les manifestants seraient en majorité des non-Juifs.

« Une fois que les limites de l’autorité de la police sont définies, cette dernière doit approuver les demandes des citoyens arabes qui veulent manifester. Sinon, cela revient à établir que les Arabes n’ont pas le droit de faire entendre leur voix pendant une guerre », a commenté un communiqué du groupe.

Israël a déclaré la guerre au Hamas avec pour objectif de l’écarter du pouvoir dans la bande de Gaza dans le sillage du massacre commis par le groupe terroriste sur le sol israélien, le 7 octobre – un carnage qui a fait 1400 morts, des civils en majorité, assassinés dans leurs habitations et lors d’une rave-party. De plus, 240 personnes ont été enlevées, notamment trente bébés et enfants, et sont actuellement retenues en otage au sein de l’enclave côtière.

En guise de riposte, Israël a lancé une campagne militaire, se jurant d’annihiler le Hamas qui gouverne Gaza depuis 2007.

L’armée israélienne se bat également contre le Hezbollah et d’autres groupes terroristes palestiniens qui attaquent quotidiennement l’État juif, prenant pour cible les communautés du nord et les postes militaires depuis le Liban.

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