La Knesset adopte une loi accordant aux salariés laïcs le repos du Shabbat
Les Juifs laïcs peuvent désormais s'abstenir de travailler pendant la journée de repos sans avoir à répondre à des questions sur leur pratique religieuse
La Knesset a donné lundi son accord final à une loi permettant aux employés israéliens de demander à ne pas travailler le jour de repos hebdomadaire, même sans motif religieux, sans crainte d’être licenciés.
La loi prévoyait auparavant que les employés devaient prouver leur observance religieuse lorsqu’ils demandaient un congé pour les jours de repos religieux – le samedi pour les juifs, le vendredi pour les musulmans et le dimanche pour les chrétiens.
Dans le cas des employés juifs, les patrons pouvaient exiger une déclaration stipulant qu’ils observent la casheroute à l’intérieur et à l’extérieur de leur maison et qu’ils ne conduisent pas le Shabbat.
Les députés de la Knesset ont adopté à l’unanimité la nouvelle loi annulant ces exigences lors de la séance plénière de lundi.
« La proposition vise à permettre à tout salarié de refuser de travailler le jour de repos hebdomadaire fixé par la loi, et pas seulement à ceux qui observent le Shabbat et la casheroute, sans risque d’être licenciés ou de ne pas être embauchés », ont indiqué les députés Aliza Lavie (Yesh Atid) et Miki Zohar (Likud) dans leur présentation de la nouvelle loi.
Ils ont dit que les dispositions visant à prouver le respect du Shabbat ne correspondaient pas à la culture israélienne, où beaucoup célèbrent certains aspects traditionnels de la journée, comme un repas du vendredi soir en famille, tout en utilisant des voitures.
En vertu de la nouvelle loi, les personnes qui occupent des emplois liés à la sécurité publique ou à la santé publique ou qui assurent des services indispensables ne pourront pas refuser de travailler le jour de repos. Cela s’applique à la fois aux employés religieux et non religieux.
D’autres milieux professionnels pourront demander une dérogation spéciale à la loi par l’intermédiaire d’un comité ministériel composé du Premier ministre, du ministre du Travail et du ministre des Affaires religieuses.
« Il s’agit d’un amendement historique qui reconnaît que le Shabbat appartient à tous – laïques, religieux et traditionalistes, a déclaré Mme Lavie. « La loi reflète l’essence d’un État juif et démocratique, qui ne fait pas de discrimination entre les gens en fonction de leurs croyances religieuses ».
« La loi est équilibrée et ne force aucun employeur ou salarié à faire quoi que ce soit, mais donne le choix aux salariés et leur permet de ne plus mentir sur leurs coutumes simplement parce qu’ils veulent se reposer pendant Shabbat », a-t-elle ajouté.