La mairie de Toulouse refuse une exposition de MSF sur Gaza
La ville rose invoque un "risque évident de trouble à l'ordre public", ce que dénonce l'ONG dans une lettre ouverte au maire
La mairie de Toulouse refuse d’accueillir une exposition consacrée à Gaza organisée par MSF en raison d’un « risque évident de trouble à l’ordre public », a-t-elle indiqué mardi à l’AFP, confirmant une information de la presse locale, ce que dénonce l’ONG dans une lettre ouverte au maire.
« La Mairie de Toulouse a été sollicitée en décembre par MSF pour accueillir l’exposition « We did what we could » (on a fait ce qu’on a pu, ndlr), du 6 au 26 janvier 2025, au sein de l’Espace Diversités Laïcité », un lieu culturel géré par la municipalité en centre-ville, a-t-elle affirmé dans un communiqué, confirmant une information de France 3 Occitanie.
Évoquant les « énormes tensions sur notre territoire » en lien avec « l’attaque terroriste du 7 octobre menée par le Hamas contre la population israélienne, la guerre à Gaza et plus largement au Proche Orient », la mairie a estimé qu’il n’était « pas possible de donner une suite favorable à cette proposition » d’exposition car sa tenue « pose un risque évident de trouble à l’ordre public ».
La municipalité dirigée par Jean-Luc Moudenc (DVD) met également en avant un contexte local qui « demeure tendu », évoquant notamment l’interdiction « de plusieurs manifestations liées au conflit israélo-palestinien par la préfecture et dont la radicalité posait un problème de trouble à l’ordre public ».
Dans une lettre ouverte à l’élu, la présidente de Médecins Sans Frontières (MSF), Isabelle Defourny, se dit « consternée » par ce refus d’accueillir cette exposition qui, précise MSF, avait été présentée à Bayeux (Calvados) « lors du Prix des Correspondants de Guerre en octobre 2024, sans qu’aucun trouble n’ait été rapporté ».
La position de la mairie fait, selon l’ONG, « l’amalgame » entre des évènements générés localement ou nationalement par le conflit « et une exposition, présentée par une association humanitaire engagée sur le terrain et destinée à rendre compte du sort des Gazaouis, est inacceptable ».
« Il procède d’une logique de décrédibilisation et de censure de celles et ceux qui tentent d’alerter sur les atrocités en cours à Gaza, et de négation de la souffrance de la population palestinienne », a-t-elle jugé.
« MSF poursuit ses recherches d’un lieu d’exposition pour pouvoir présenter « We did what we could » à Toulouse ou sa région, à une date ultérieure ».