La mission US à Bagdad confirme une « attaque » sur un « centre diplomatique » à l’aéroport
"Aucune victime n'a été signalée, nous évaluons les dégâts et leurs causes", a indiqué l'ambassade
L’ambassade des Etats-Unis en Irak a confirmé mercredi qu’un « centre diplomatique » américain, situé dans une zone de l’aéroport international de Bagdad, avait été visé la veille par une « attaque » qui n’a pas fait de victimes.
Dans un contexte régional tendu, l’incident intervenait quelques heures seulement avant une visite en Irak du président iranien Massoud Pezeshkian, arrivé mercredi matin à Bagdad.
« Vers 23H00 mardi, une attaque a eu lieu contre le complexe des services diplomatiques de Bagdad, une installation diplomatique américaine », a annoncé l’ambassade dans un communiqué succinct.
« Aucune victime n’a été signalée, nous évaluons les dégâts et leurs causes », ajoute le texte.
Le Centre de soutien diplomatique a déjà été visé par le passé, notamment en janvier 2022. Rattaché à l’ambassade des Etats-Unis, il fournit un appui logistique et abrite notamment des services médicaux.
Après l’attaque tard mardi soir, un haut responsable sécuritaire irakien, s’exprimant sous couvert d’anonymat, avait évoqué deux tirs de « roquettes de type Katioucha ».
« L’une est tombée sur l’enceinte des forces antiterroristes irakiennes. La seconde à l’intérieur de la base », accueillant selon lui du personnel de la coalition internationale antijihadiste emmenée par Washington.
Un communiqué des forces irakiennes, publié par le général Tahseen Al Khafaji, porte-parole du Commandement des opérations conjointes, évoquait lui une « explosion » à « l’intérieur de l’aéroport international de Bagdad, dans la zone occupée par les conseillers de la coalition internationale ».
« Les forces de sécurité irakiennes n’étaient pas en mesure (…) de déterminer l’origine de l’explosion qui n’a pas été revendiquée », ajoute le communiqué, précisant que le trafic aérien n’avait pas été perturbé.
A l’hiver 2023, sur fond de guerre à Gaza, des dizaines de frappes de drones et tirs de roquettes revendiqués par des groupes armés pro-Iran avaient visé en Irak et en Syrie la coalition internationale emmenée par Washington.
Pour désamorcer cette situation explosive et éviter à l’Irak les retombées des tensions régionales, Bagdad a amorcé des négociations avec Washington portant sur un « retrait » de la coalition.
Les Etats-Unis déploient environ 2.500 militaires en Irak et près de 900 en Syrie, au sein de cette coalition créée en 2014 pour combattre le groupe jihadiste Etat islamique (EI). L’alliance comprend des effectifs de plusieurs autres pays, notamment la France ou la Grande-Bretagne.
De son côté, un porte-parole militaire des Brigades du Hezbollah, influent groupe terroriste pro-Iran, a fustigé une « attaque » destinée selon lui à « brouiller la visite du président iranien à Bagdad », selon un commentaire sur son compte X.
Il a appelé les services de sécurité irakiens à identifier les personnes « impliquées ».