La nation start-up est devenue une nation technologique, selon le chef R&D d’Intel Israël
Louise Phelan de Pay Pal a déclaré à une conférence de Tel Aviv que les femmes devraient ajouter “une cuillère de confiance” dans leur café

Israël devrait commencer à se définir comme une nation technologique et non comme une nation start-up, dans la mesure où elle réussira à créer des sociétés plus matures au fil du temps, a déclaré un haut responsable d’Intel Corp. en Israël lors d’une conférence mardi.
« Nous sommes dans une nouvelle ère », a déclaré mardi Ran Senderovitz, vice-président et directeur général des centres de développement Intel Israël à la conférence Technovation de Tel Aviv. « Nous devons définir Israël non comme une nation start-up mais comme une nation technologique. Définir Israël comme une nation start-up, c’est comme dire que nous sommes Peter Pan – nous sommes ce gamin qui ne grandit jamais : nous sommes éternellement jeunes. Le fait que les entreprises multinationales investissent en Israël est la preuve que nous pouvons non seulement créer des technologies, mais également les développer à plus long terme. »
Des entreprises comme Intel, Google, ou Apple achètent des entreprises israéliennes et établissent des centres de recherche et de développement en Israël pour s’assurer d’être au courant des nouvelles technologies développées dans la nation start-up – le nom provient d’un livre de Den Senor et Saul Singer – qui crée quelque 1 400 nouvelles start-ups par an. Mais plutôt que de les vendre rapidement, comme cela a été le cas à une époque, les entrepreneurs s’accrochent plus longtemps à leurs entreprises, dans l’espoir d’obtenir de meilleures évaluations à un stade ultérieur de leur développement.
La passion irrésistible, la patience nécessaire aux entrepreneurs
Quelque 1 400 startups sont créées chaque année en Israël et environ 800 n’aboutissent pas, a déclaré Aharon Aharon, le directeur général récemment nommé à la tête de l’Autorité de l’Innovation d’Israël, anciennement nommée Bureau de l’expert scientifique au ministère israélien de l’Economie et de l’Industrie.
« Est-ce que les entrepreneurs savent vraiment où ils mettent les pieds ? », a-t-il demandé aux participants à la conférence Technovation 2017. Aharon dirigeait auparavant les activités d’Apple en Israël.
Mettre une « passion irrésistible » dans une idée et ne pas être à la recherche d’une sortie rapide est la clé, a-t-il expliqué. Les entrepreneurs devraient croire que leur produit va tout changer. Ils doivent aussi être prêts à faire des sacrifices. « Vous ne pouvez pas emmener vos enfants trois fois par semaine au parc ou faire du sport pour devenir une femme de fer », si vous voulez réussir une start-up, a-t-il mis en garde. En outre, les entrepreneurs doivent avoir une connaissance approfondie dans l’une des deux choses suivantes : bien connaître la technologie ou connaître le marché et les concurrents de cette technologie.
Les entrepreneurs doivent également savoir quand prendre un peu de recul et se tourner vers les experts dont ils ont besoin pour compléter leurs compétences et être prêts à monter dans les « montagnes russes » que sont les réussites et les échecs que l’entreprise rencontrera en cours de route. « Si vous n’avez pas le cranc pour absorber le choc des montagnes russes, ne commencez pas. Vous devez bien vous rendre compte de là où vous mettez les pieds. »

Le charisme – et la capacité de parler et de convaincre les clients et les investisseurs – est également une qualité clé qu’un entrepreneur doit avoir. « Une bonne apparence, c’est pour Tinder, pas pour une start-up », a-t-il ajouté, se référant à l’application très populaire de rencontres en ligne.
La capacité à prendre des décisions difficiles et d’être seul lors de ses prises de décision est également nécessaire, a-t-il précisé. Cela peu entraîner de licencier votre meilleur ami qui ne répond plus aux besoins de l’entreprise, ou de changer la direction du produit en fonction des besoins du marché.
Et patience : « en moyenne, les startups ont besoin de sept ans pour réussir », a souligné Aharon. Il a fallu à Mobileye, le développeur de systèmes sophistiqués pour la vision et l’assistance au conducteur, basé à Jérusalem et créé en 1999, environ 15 ans avant son introduction en bourse à New York et 18 ans avant sa vente, en mars dernier, à Intel Corp. pour 15,3 milliards de dollars .
Louise Phelan, vice-présidente de la CEMEA auprès de la société des traitements des paiements en ligne PayPal, qui a grandi en Irlande dans une famille de 17 enfants, a affirmé que les femmes doivent surtout surmonter un problème de confiance lors de l’entrée sur le marché du travail et de la technologie. Lorsque vous vous levez le matin, assurez-vous de « prendre une cuillère de confiance » avec votre café, a-t-elle conseillé. « Croyez en vous-mêmes. »

Les leaders de la technologie doivent s’assurer qu’ils apprennent et se développent constamment grâce aux remarques. Ils doivent également s’assurer de savoir quand prendre des décisions, apprendre des erreurs et les dépasser. « Tout comme nous célébrons les succès, nous devons également célébrer les échecs, a-t-elle déclaré. Dans la vie, il y a 10 % qui est ce qui vous arrive et 90 % qui est ce que vous en faites. »
Et surtout, assurez-vous de prendre soin des personnes qui travaillent pour vous. « La technologie ne change pas le monde, a-t-elle fait valoir. Les gens changent le monde. Prenez soin des personnes qui sont essentielles à votre succès. »
Le PDG de Check Point Software Technologies, Gil Shwed, a parlé de la nécessité de se consacrer à son entreprise.
Pendant les trois premières années après le lancement de son entreprise de cybersécurité, qu’il dirige, il « a coupé les relations amicales et n’avait pas de famille », a-t-il déclaré.
Ce n’est qu’après l’introduction en bourse en juin 1996 de son entreprise, trois ans après la fondation de sa société, qu’il a commencé à rééquilibrer sa vie et qu’il a retrouvé ses amis et sa famille, a-t-il ajouté. Il travaille maintenant « seulement » huit à neuf heures par jour.
La tentation de vendre tôt était grande, surtout lorsque les fondateurs ont eu une offre de trois millions de dollars de BRM au tout début de l’entreprise, a déclaré Shwed. « Mais nous avons cru en l’entreprise et nous n’avons même pas entamé de négociations », a-t-il précisé. La valeur sur le marché de Check Point au Nasdaq à la clôture de lundi dernier était de près de 19 milliards de dollars.
Lorsque vous dirigez une entreprise, a expliqué Shwed, il est important de donner à vos employés le sentiment qu’ils font quelque chose d’important et font la différence. Et il canalise les troubles qu’il peut ressentir après tant d’années à la tête de son entreprise dans l’entreprise elle-même. « Mon but est de faire mieux, a-t-il déclaré. Je pousse pour obtenir de meilleurs résultats. »